Interdiction du voile à l'université: "Une stigmatisation supplémentaire" pour Boubakeur

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"Ce ne serait qu'une stigmatisation supplémentaire", s'est exclamé ce mercredi matin Dalil Boubakeur, sur le plateau de BFMTV. Interrogé sur la proposition du Haut comité à l'intégration d'interdire le voile à l'université, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est montré catégorique: "il n'y a aucune nécessité" à faire la chasse aux signes religieux dans les facs. "A l'université, les étudiants sont des adultes, ce sont des gens qui ont la maîtrise de leur pensée", a-t-il estimé, opposant cette situation à celles des écoles où les élèves peuvent être plus influençables et où le voile est interdit.
Reconnaissant qu'il y a en France une "peur" de l'islam, et saluant les "mots d'apaisement" de François Hollande vis-à-vis de cette religion, Dalil Boubakeur a indiqué qu'il souhaitait la mise en place d'une "convention", une "sorte de charte" pour les musulmans de France pour définir "ce que nous souhaitons et ce à quoi nous nous engageons".
Pour lui, le radicalisme observé chez certains musulmans est dû à des "problèmes de personnalité", à des "dérives personnelles" faites de "désillusions, de souffrances et de déconvenues".
Enfin, interrogé sur les printemps arabes, Dalil Boubakeur a déclaré qu'il était "inquiet mais plein d'espoir" au vu de ce qu'il se passait en Tunisie ou en Egypte. Après "une première phase de mise à plat et d'installation (...), les gens veulent désormais une vraie démocratie, pas une théocratie", a-t-il expliqué, appelant de ses voeux l'aboutissement de ces luttes, "que le sourire revienne et qu'il n'y ait plus d'assassinats politiques".