Élection du pape: couleur pourpre, soutane, objets liturgiques... la tenue des cardinaux passée à la loupe

Des allures de défilé de mode. À partir de ce mercredi 7 mai, les 133 cardinaux électeurs vont se réunir sous les fresques de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine pour choisir le futur chef des quelque 1,4 milliard de catholiques.
Pour cette occasion exceptionnelle, ils arboreront tous la couleur pourpre, une teinte de rouge symbolisant le sang du Christ versé pour l'humanité. Cette couleur distingue les cardinaux des prélats de moindre rang (les évêques devant se contenter du violet) tandis que le blanc est réservé exclusivement au pape.
Au-delà de sa couleur particulière, la tenue d'un cardinal est le fruit d'une longue histoire et d'une grande sophistication.

Soutane, rochet...
La base du vêtement est la soutane de cérémonie, une robe pourpre qui descend jusqu'aux talons et compte 33 boutons représentant le nombre d'années vécues par le Christ. La soutane est recouverte jusqu'aux genoux par le rochet, une robe blanche dont les extrémités sont ornées de dentelles.
Par dessus le rochet, le cardinal se doit d'endosser le camail, une courte pèlerine rouge descendant jusqu'aux coudes, fermée par une dizaine de boutons. L'imposante croix pectorale se porte par dessus le camail.

La tête des cardinaux est couvert d'une calotte, un petit chapeau rond. Selon les occasions, les prélats portent aussi la barrette, un chapeau carré avec des rabats rigides, ou la mitre, une longue coiffe blanche.

Du rouge au blanc
Parmi les cardinaux-électeurs, l'un d'eux va devenir pape... et donc changer aussitôt de tenue. Dès qu'il aura accepté la charge qui lui aura été confiée, le nouveau pape revêtira la célèbre soutane blanche et placera sur son crâne une calotte toute aussi immaculée. Le camerlingue passera aussi à son doigt l'anneau du pêcheur, et le nouveau souverain pontife sera prêt pour se présenter au balcon de la basilique Saint-Pierre.

Lors des cérémonies, le pape porte sur ses épaules aussi le pallium, une bande d'étoffe de laine blanche, et tient à la main une férule, un grand bâton liturgique surmonté d'une croix.

Durant son pontificat, le pape François a adopté un style vestimentaire dépouillé, abandonnant certains attributs pontificaux anciens qu'utilisait encore son prédécesseur Benoît XVI comme les mules rouges, le camauro (sorte de bonnet d'hiver) ou le saturne (chapeau rond à large bord). La tiare, sorte de grande couronne, n'est elle plus portée depuis Paul VI (1963-1978).