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Démission de Benoît XVI : qui sera le prochain Pape ?

Avant sa démission, Benoît XVI a nommé plusieurs cardinaux non-européens, qui auront un poids dans le choix du prochain Pape.

Avant sa démission, Benoît XVI a nommé plusieurs cardinaux non-européens, qui auront un poids dans le choix du prochain Pape. - -

L’annonce de la démission du Pape Benoît XVI a ouvert la porte à de nombreuses spéculations sur le nom et la nationalité du prochain Pape. : l’Eglise va-t-elle oser s’ouvrir à l’Afrique noire, à l’Amérique latine, ou à un Pape plus progressiste ? Certains experts pensent que l’actuel souverain pontife a pu montrer sa préférence.

Le 28 février prochain, à 20 heures heure française, le trône de Saint Pierre sera laissé vacant. Benoît XVI redeviendra le cardinal Joseph Ratzinger, et le Conclave devra élire un nouveau Pape pour Pâques, soit le 31 mars.
Lundi, l’actuel Pape a en effet expliqué que ses « forces et son âge avancé » ne lui permettaient plus d'exercer son ministère. Le Pape qui fêtera son 86ème anniversaire le 16 avril avait été élu à la tête de l'Eglise catholique le 19 avril 2005. Il laisse sa place.

Retrouvez ici tous les détails, réactions et analyses sur la démission de Benoît XVI.

« Les européens ont quand même plus de chance »

Passé la surprise face à cette décision extrêmement rare se pose immédiatement la question de sa succession. Et en attendant que la fumée blanche, qui vient annoncer que les cardinaux ont réussi à se mettre d’accord sur un nom, ne sorte des cheminées du Vatican, les spéculations vont bon train : qui sera le prochain Pape ? Pour l’historien des religions Odon Vallet, « ce n’est pas tellement la nationalité ni le continent qui compte, même si bien sûr un pape noir, ça aurait une valeur symbolique énorme. Ce qui compte, c’est la personne d’abord, le programme ensuite. Les cardinaux vont en discuter entre eux ». Pourtant, il reconnaît que les habitudes sont bien ancrées. « Les européens ont quand même plus de chance, ils sont plus nombreux, les Italiens notamment : on parle du cardinal archevêque de Milan, mais aussi du cardinal archevêque de Vienne, de Budapest, et pourquoi pas celui de Paris. En même temps, on dit « qui entre Pape au conclave en ressort cardinal », donc il ne vaut mieux pas être favori. Mais certains cardinaux vont surement peser auprès de leurs confrères ».

« Il n’y a pas de favori »

Bernard Lecomte, journaliste et auteur des « Derniers secrets du Vatican », estime quant à lui que « le jeu est très ouvert ». « On n’en est plus aux papes italiens, et n’oublions pas que pour 80% d’entre eux, les catholiques habitent dans le tiers monde, et notamment en Amérique latine. Donc ce ne serait pas du tout choquant qu’on ait un archevêque argentin ou un cardinal africain pour succéder à ce pape bavarois. Maintenant, il n’y a pas de favori dans un conclave. Lorsque cette centaine de cardinaux vont se réunir dans la chapelle Sixtine, ils vont prendre cette décision en toute souveraineté. Personne, et je peux vous le garantir, ne peut vous dire qui sortira des urnes ».

« Peut-être le prochain Pape… »

Prêtre et journaliste, Daniel Duigou considère pour sa part qu’il peut y avoir des indices. « On peut toujours faire des suppositions quant aux gestes, aux signes du Pape Benoît XVI pour son successeur. D’abord, il a nommé dernièrement un certain nombre de cardinaux, et aucun n’était italien ni même européen, c’était déjà un premier signe. Il a aussi installé à Milan un cardinal qui s’appelle Scola, et il lui a rendu visite deux fois depuis son installation. Donc certains pensent que ce pourrait être une façon d’attirer l’attention sur cet homme, peut-être le prochain Pape ».

Mathias Chaillot avec Rémi Dos Santos