Cellule islamiste : « Un côté petite cuisine et amateurisme »

A Torcy (Seine-et-Marne), des policiers fouillent un garage probablement utilisé par les islamistes arrêtés. - -
Elle est peut-être « d’une extrême dangerosité » pour reprendre les mots du procureur, mais aussi, sans doute, d’un certain amateurisme. Les 12 suspects de la cellule islamiste démantelée ce week-end attendant toujours, après 5 jours de garde à vue, une éventuelle mise en examen qui devrait se faire très probablement dans la matinée. En effet, après les 96 heures réglementaires, le procureur avait prolongé exceptionnellement la garde à vue de 24 heures, les amenant légalement jusqu’à ce jeudi, 6h10.
Dans les boxes du parking de Torcy (Seine-et-Marne), où certains des suspects avaient été arrêtés, les enquêteurs ont découvert dans la nuit de mardi à mercredi des éléments utilisables pour la fabrication d’engins explosifs. A côté d’un fusil à pompe et d’une arme de poing, ils ont en effet trouvé des sacs contenant du nitrate de potassium, du souffre, des cocottes minutes, des ampoules... Bref, tous les ingrédients pour fabriquer des bombes.
« Ça ressemble à l’attentat de Port Royal »
« Il y a un côté complètement petite cuisine et amateurisme, relève Alain Chouet, un ancien responsable de la DGSE. Les vrais terroristes savent comment se procurer des explosifs industriels où il n’y a plus qu’à planter un détonateur pour les faire sauter ». Mais si le procédé est amateur, ses conséquences peuvent malgré tout être terribles, comme l’ont prouvé d’autres exemples dans l’histoire. « Ça ressemble d’une certaine façon à l’attentat de Port Royal, ajoute-t-il, où les engins explosifs avaient été fabriqués avec une bouteille de gaz et du matériel qu’on trouve dans n’importe quel supermarché ».
D'autres suspects sans doute en Syrie
François Molins, le procureur de la République de Paris, a également annoncé que les auteurs de l'attaque à la grenade perpétrée le 19 septembre contre une épicerie casher de Sarcelles (Seine-Saint-Denis) étaient peut-être toujours en fuite. Les services du contre-espionnage pensent que les deux hommes ne sont plus en France et sont partis combattre, sans doute en Syrie.