Affaire Merah: Les musulmans craignent d'être stigmatisés

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C’est une inquiétude que partagent beaucoup de musulmans de France. Dès l'annonce mercredi que Mohamed Merah, le suspect des tueries de Toulouse et de Montauban, se réclamait d'Al-Qaïda et du djihadisme, affirmant être un salafiste, les musulmans ont fait part de leur crainte des amalgames et de la stigmatisation.
« La tentation de l’amalgame entre islam et terrorisme »
« Je ne me fais aucune illusion, je sais qu’il y aura inévitablement la tentation de faire l’amalgame entre islam et terrorisme, se désole Rachid à la sortie de la Grande Mosquée de Paris. Ça se passe toujours comme ça. Mais avant d'être un musulman, c’est d’abord un criminel ».
« Parce que nous sommes musulmans nous devrions être assimilés au terrorisme islamique ? Non, non et non » s’emporte de son côté Saïd. Karima rappelle, elle, que « l’islam, ça veut dire la paix ».
« Mohamed Merah ne peut pas dire qu’il est musulman, juge Youssouf. Il a tué des enfants. Dans le Coran, Allah dit que celui qui tue une personne tue l’humanité toute entière ».
« La religion musulmane est à 99,99% pacifique »
Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a appelé mercredi à éviter tout amalgame entre « la religion musulmane à 99,99% pacifique, citoyenne, responsable, non violente et tout à fait intégrée dans notre pays et puis ces minimes petites franges de gens décidés à faire un mal atroce (…). Nous ferons tout pour que ce genre d'interprétation tendancieuse, ces amalgames, ne salissent en rien notre composante communautaire musulmane de France. Elle qui a montré à plusieurs reprises sa fidélité à nos institutions, à sa citoyenneté, à la paix, à la tolérance et à la souffrance commune lorsque des actions que nous venons de voir ont touché ou des chrétiens ou des enfants, malheureusement des enfants juifs », a déclaré Dalil Boubakeur.