Référendum en Nouvelle-Calédonie: 174.000 électeurs appelés à voter ce dimanche

Des élections en Nouvelle-Calédonie - Image d'illustration - PASCAL GUYOT / AFP
Dernière ligne droite avant que les 174.154 électeurs, sur les 270.000 habitants de l'île de nouvelle-Calédonie, ne se prononcent ce dimanche, pour choisir le destin du "Caillou." Ce référendum historique, suivi de près par le gouvernement, devrait, selon les derniers sondages, se solder par la victoire du non à l'indépendance.
Ce vote, qui intervient après 30 ans de décolonisation progressive, devrait être suivi d'une allocution d'Emmanuel Macron, qui doit prendre la parole s'exprimera à la télévision à 13h dimanche (23h heures locales) à l'issue de la proclamation du résultat.
"Je ne prendrai pas parti dans ce référendum", avait déclaré le Président en mai lors de sa visite à Nouméa, soucieux de ne pas s'immiscer dans la campagne, ajoutant toutefois que "la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie".
Réconciliation entre Kanaks et Caldoches
Ce référendum, prévu par l'accord de Nouméa signé en 1998, est destiné à poursuivre le travail de réconciliation entre Kanak, peuple autochtone du territoire, et Caldoches, population d'origine européenne, entamé avec les accords de Matignon en 1988. Ces derniers avaient été signés après les violences des années 1980 qui avaient culminé avec la prise d'otages et l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988, faisant au total 25 morts.
Pour le Premier ministre Edouard Philippe, qui arrive sur le Caillou dès le lendemain du scrutin, ce référendum marque "le début de la Nouvelle-Calédonie qui veut construire un avenir".
A la veille du scrutin, Nouméa et ses alentours, qui concentrent les deux tiers de la population, restaient particulièrement calme.
"Campagne très calme"
Si dans les provinces du Nord et des Iles loyauté, à majorité kanak, les partisans de l'indépendance ont pavoisé de leur drapeau routes et arbres, les pro-France affichent peu le fanion bleu-blanc-rouge.
Xavier Moutier, jeune Caldoche de 19 ans venu de Bourail (ouest), a exhibé le sien sur son pick-up. "Ils se gênent pas pour mettre leur drapeau kanak, il faut qu'on montre le nôtre, pour dire qu'on ne se laissera pas marcher dessus", dit-il.
"C'est un événement historique que tout le monde a souhaité, mais paradoxalement, l'enjeu a perdu de son intensité", note Pierre Christophe Pantz, docteur en géopolitique.
"La campagne a été très calme, le référendum ne suscite pas d'engouement, les enjeux se sont banalisés", notamment parce que "les Calédoniens pensent que cela ne va pas changer leur quotidien", mais aussi parce que les sondages prédisent une large victoire du non, dans une fourchette de 63 à 75%.
Pour Paul Fizin, docteur en histoire, "si le taux d'abstention est fort, il mettra en évidence que le projet indépendantiste n'a pas irrigué dans toute la société".