Redémarrage de l'usine Toyota d'Onnaing: Quatennens dénonce la reprise d'activités "non-indispensables"

Les chaînes de production de l'usine située près de Valenciennes redémarreront le 21 avril malgré le confinement. Invité de BFM Lille et Grand Littoral, le député du Nord Adrien Quatennens s'est dit "pas certain que dans cette période, la priorité soit à la production de bagnoles".

Vendredi, l'usine Toyota d'Onnaing, près de Valenciennes, a annoncé à ses salariés la reprise de la production à compter du 21 avril prochain, malgré le confinement. "Un scandale" pour la CGT du site du géant japonais de l'automobile, à l'arrêt depuis mi-mars, qui emploie 4500 salariés.

Invité de BFM Grand Lille et BFM Grand Littoral en ce lundi de Pâques, le député du Nord Adrien Quatennens a lui aussi estimé que ce redémarrage n'était pas le bienvenu en pleine épidémie de coronavirus. "Je ne suis pas certain que dans cette période, la priorité soit à la production de bagnoles", a déclaré l'élu France insoumise, qui a dénoncé la reprise d'activités économiques non-essentielles durant le confinement.

"On parle beaucoup de relâchement par rapport au jogging, a poursuivi Adrien Quatennens. Moi il y a un relâchement qui m'inquiète beaucoup plus, que je crois beaucoup plus en capacité de mettre en péril l'efficacité du confinement: c'est le relâchement dans les secteurs professionnels non-indispensables, qui reprennent l'activité sans offrir à leurs salariés les moyens de protections essentiels"

Prenant l'exemple de l'Italie, le député du Nord a ainsi demandé à ce que "les secteurs non-indispensables de la vie économique, non pas qu'ils soient inutiles, puissent respecter la règle de confinement".

Du matériel médical actuellement fabriqué à Onnaing

L'élu LFI a cependant concédé que l'aide apportée par Toyota, notamment dans le développement et la fabrication de matériel médical, étaient la bienvenue.

"Par contre, que Toyota puisse être une entreprise qui contribue à revoir sa ligne de production pour produire des respirateurs, ça, oui, ça m'intéresse beaucoup", a déclaré Adrien Quatennens.

Si les chaînes de production de voiture se sont arrêtées en mars, une centaine de personnes travaille en effet toujours sur le site d'Onnaing, notamment pour fabriquer des visières et des branchements pour respirateurs à destination de l’hôpital de Valenciennes.

À moins de dix jours du redémarrage des chaînes de production automobiles, les mesures d'hygiène du site Toyota d'Onnaing doivent être examinées mardi en commission santé, sécurité et conditions de travail.

Juliette Mitoyen