Protection de l'enfance: un collectif appelle à des rassemblements en France ce jeudi

Manifestation le 7 mai 2024 à Paris afin de réclamer davantage de moyens pour l'Aide sociale à l'enfance (illustration) - Ludovic MARIN / AFP
Un collectif appelle à manifester dans neuf grandes villes françaises ce jeudi 15 mai pour "alerter sur la situation de la protection de l'enfance et donner à voir la réalité vécue par les jeunes concernés".
Le collectif "Les 400.000", qui regroupe des associations, institutions, fédérations et acteurs de la société civile engagés pour la protection de l’enfance, appelle à la mobilisation à Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Mamoudzou, Marseille, Rennes, Strasbourg et Toulouse. Le début prévu des rassemblements s'étale entre 11 heures et 14 heures.
Le collectif a détaillé ses revendications dans un communiqué de presse: il demande que les mesures de protection ordonnées par les juges soient "mises en œuvre sans délai", des investissements "dans le soutien aux familles en difficulté", une amélioration des conditions de travail des travailleurs sociaux et un accompagnement garanti pour les jeunes majeurs sortant de l’aide sociale à l’enfance.
Cet accompagnement est actuellement "disparate" selon les territoires, pointe un rapport de la Cour des comptes publié en mars, alors que "près de la moitié des sans-abris de 18 à 25 ans" sont des anciens de l'ASE.
"Le collectif rappelle que chaque individu mérite une enfance respectueuse de ses droits et de ses besoins, tels que garantis par la Convention internationale des droits de l’enfant", déclare-t-il dans son communiqué.
De "graves insuffisances" dans le secteur
Le secteur de la protection de l'enfance fait l'objet de multiples difficultés. Un rapport de la commission d'enquête sur les manquements des politiques publiques de protection de l'enfance publié en avril, a dénoncé les "graves insuffisances et l'impensé des politiques de l’enfance en France".
La protection de l'enfance "recouvre des mesures variées, de nature administrative ou judiciaire, qui peuvent être des mesures éducatives à domicile, s'inscrivant dans une démarche de prévention, ou des mesures de placement en famille d’accueil, dans une structure d’accueil collectif ou chez un tiers digne de confiance", explique le rapport.
Or, en France, "des mesures d'aide éducative et des placements sont exécutés avec plusieurs mois de retard faute de place, au mépris du droit et de la sécurité des enfants", déplorent les rapporteurs.
"Des lois sont votées mais ne sont pas appliquées. Dans plusieurs départements, des enfants continuent d’être mis à la rue à leur majorité, quand d’autres sont placés dans des hôtels", ajoutent-ils.
Les enfants de l'aide sociale à l'enfance subissent "un continuum de violences, depuis celles du foyer familial jusqu’à celles qui interviennent trop souvent dans le cadre du placement". Et "leur santé physique et mentale est moins bonne et moins suivie que celle des autres enfants", souligne le rapport.
Celui-ci demandait une "transformation systémique, avec des moyens renforcés et une vision plus globale de la protection de l’enfance, intégrant pleinement le bien-être et les droits des enfants dans toutes les décisions".