Prison des Baumettes: un système anti-bruit installé face à l'exaspération des riverains

Photo prise depuis le balcon d'un riverain avec vue sur Baumettes II, le bâtiment pour femmes de la prison des Baumettes, le 14 février 2018. - Bertrand Langlois - AFP
Depuis l'ouverture, en mai 2017, de l'aile pour femmes à la prison des Baumettes, les riverains subissent des bruits permanents. Cris, discussions d'une cellule à l'autre, parloirs sauvages, interpellations des passants... Ces nuisances sonores quotidiennes devraient disparaître sous peu, grâce à la pose d'un dispositif anti-bruit.
"Une caisse de réverbération"
Quand Eliane étend ses vêtements, les détenues "font des réflexions sur le linge", raconte-t-elle à France Bleu, "la plus célèbre étant 'Elles sont propres tes culottes? Tu veux pas laver les nôtres?'".
Eliane, comme d'autres riverains, fait partie du collectif "Les voisins des Baumettes", qui protestent contre les nuisances sonores subies. "Cela est dû à cette caisse de réverbération avec cette ancienne carrière et des maisons situées sur une forme de colline", en face de la prison, explique Sébastien Faure, directeur opérationnel de l'Agence publique de l'immobilier de la justice, à La Provence.
Un dispositif anti-bruit d'ici à la mi-juillet
Pour endiguer cet effet, Lionel Royer-Perreaut, le maire LR des 9ème et 10ème arrondissements de Marseille, entreprend la mise en place d'un dispositif anti-bruit d'ici à la mi-juillet.
Il "sera installé aux fenêtres de nombreuses cellules: il s'agit de châssis placés sur les deux tiers de la fenêtre et d'un système de piège à son placé sur la dernière partie de la fenêtre", explique-t-il dans La Provence. Le dispositif est inspiré de l'établissement pénitentiaire suisse de la Brenaz, près de Genève.
Dans le 14ème arrondissement de Paris, depuis janvier, les détenus ont réintégré la prison de la Santé, après quatre ans de rénovation. Mais les riverains disent subir des nuisances plus importantes qu'avant. Ils font notamment face à des parloirs sauvages en pleine rue jusqu'à tard dans la nuit, et réclament le retour de patrouilles de police en permanence.