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Policier renvoyé au tribunal pour violences volontaires: le lycéen frappé se dit "soulagé"

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Adam, le lycéen frappé par un policier lors d'une manifestation contre la loi Travail, a réagi ce dimanche sur BFMTV au renvoi du gardien de la paix devant le tribunal pour violences volontaires.

Adam, le lycéen frappé par un policier lors d’une manifestation contre le projet de loi Travail le 24 mars, s'est dit "soulagé", ce dimanche sur BFMTV, du renvoi de celui-ci devant le tribunal correctionnel pour violences volontaires. 

"Ça m'a soulagé d'apprendre qu'il était mis en examen, qu'il sera jugé pour ce qu'il a fait. C'était important", a-t-il dit, le visage caché, face à notre caméra. 

Le jeune garçon, qui ne reprendra l'école que "lundi", explique qu'il a "le nez cassé" mais qu'il ne peut pour l'instant "pas faire de chirurgie car (sa) croissance n'est pas terminée".

"Je fais des cauchemars"

"Je fais des cauchemars, je me réveille la nuit. Je vois le coup de poing", témoigne encore Adam. "Je ne me suis jamais pris un coup de poing aussi violent. Quand j'ai pris le coup, j'ai senti que je saignais automatiquement, je suis tombé. Je ne m'attendais pas du tout à ça."

"J'ai été soulagé qu'il y ait une vidéo au moins, qu'on puisse me croire", poursuit-il. "C'est juste le policier en question. Les autres ils ont été sympas. Je n'ai pas mis toute la police dans le même sac". 

Violent coup de poing

Filmée le 24 mars près du lycée Henri-Bergson, dans le XIXe arrondissement, la vidéo montre ce jeune de 15 ans à terre, relevé par un policier lui intimant "lève toi!". Alors qu'il est en train de se redresser, maintenu par deux policiers, le gardien de la paix lui assène un coup de poing violent.

Le policier a été confronté au lycéen durant sa garde à vue vendredi. Après 48 heures de garde à vue à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), le gardien de la paix de 26 ans s'est vu notifier par le parquet sa convocation en mai devant le tribunal correctionnel. Il y comparaîtra pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique.

Outre son renvoi en procès, un juge des libertés et de la détention (JLD) a prononcé un contrôle judiciaire lui interdisant d'exercer dans l'attente de son jugement et d'entrer en contact avec la victime, a précisé la source judiciaire.

Après la diffusion de la vidéo, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'était dit "choqué" et avait demandé l'ouverture d'une enquête administrative, toujours à l'IGPN. 

V.R.