Participation, dégradations, black block,... Les dernières analyses du renseignement sur le mouvement "Bloquons-tout" du 10 septembre

Une affiche annonçant le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre à Lyon le 26 août 2025 - Photo par MATTHIEU DELATY / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Quelle mobilisation en vue du mouvement "Bloquons tout" prévu ce mercredi 10 septembre? Le renseignement territorial table toujours sur une participation aux alentours de 100.000 personnes sur toute la France, un chiffre inférieur à la manifestation contre la réforme des retraites le 7 mars 2023 quand entre 1,5 et 3,5 millions de personnes étaient dans la rue.
Particularité, un même protestataire risque de participer à plusieurs actions le 10 septembre, rendant difficile ce comptage prévisionnel. Une source policière explique à BFMTV qu'aucun réel appel de black block étranger à se joindre au mouvement n'a été détecté par les policiers du renseignement.
"Ça reste très franco-français", indique cette source ce lundi 8 septembre.
Des blacks blocs pourraient se former dans des cortèges à Paris, Rennes, Nantes, Toulouse ou encore Lyon si et seulement si ces manifestants radicaux se sentent suffisamment nombreux pour le faire. Face à d'éventuelles violences, le ministère de l'Intérieur a demandé "la plus grande mobilisation" des forces de l'ordre.
Des dégradations plutôt que des sabotages
Sur le profil, le mouvement est très politisé à gauche, il n'est pas identifié comme un soulèvement citoyen apolitique. Il devrait donc y avoir principalement parmi les protestataires des militants de La France insoumise, des militants des syndicats Sud et Solidaires, des activistes d'opposition, et d'anciens Gilets jaunes.
Il y a une inconnue sur la participation éventuelle de lycéens et d'étudiants: quelques appels ont été lancés, mais cette jeunesse pourrait se mobiliser plus fortement le 18 septembre, aux côtés des enseignants. L'ouest de la France fera partie des bastions du mouvement.
Concernant les sabotages, rarement annoncés comme tels lors des assemblées générales, les autorités redoutent plus des dégradations de radars, de distributeurs bancaires, ou des cadenassages de grilles de bâtiments publics, plutôt que des actions de haute intensité comme un sabotage de voie ferrée. La chute du gouvernement de François Bayrou ce lundi est de nature à radicaliser le mouvement.
"Les protestataires vont vouloir aller plus loin, 'Nous avons fait tomber le Premier ministre, faisons tomber le président maintenant', sont-ils susceptibles de se dire, dans une forme de dynamique du chaos", analyse cette source policière.
"Cette perspective pourrait détourner du 10 septembre les plus modérés ou les plus citoyens, et conduire en revanche à des actions coup de poing mercredi en dehors ou pendant les manifestations", poursuit-il. "Il y a un risque de violence le 10 septembre, les protestataires vont vouloir marquer le coup, et aller plus loin que ce qu'il va se passer ce 8 septembre au niveau politique", conclut cette source policière.
De son côté, la SNCF a annoncé ce lundi que les TGV Inoui et Ouigo "circuleront normalement", mais la circulation sera perturbée dans certaines régions sur les lignes TER. Le mouvement va également perturber le trafic aérien dans certains aéroports du sud de la France. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a annoncé un trafic aérien "perturbé" en fin de journée dans les aéroports de Marseille et de Nice, de même pour plusieurs aéroports de Corse.