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Société

Paris: vente illicite d’alcool, attroupements… des épiceries de nuit sources de tapage nocturne

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Dans le 10e arrondissement, des épiceries de nuit sont devenues la source de tapage nocturne. Auprès de ces boutiques qui vendent pour certaines alcool et cigarettes illégalement, se forment des attroupements bruyants quotidiennement.

Devant une épicerie de la rue de Metz dans le 10e arrondissement, un groupe d'hommes est rassemblé. Bruyants, certains sont alcoolisés. Ces scènes se répètent devant plusieurs enseignes de l'arrondissement.

Dans l'une de ces boutiques rue de Mazagran, le commerçant accepte de vendre de l'alcool après 21 heures, malgré l'interdiction dans ce secteur. Cette année, 3 épiceries du 10e arrondissement épinglées pour vente illicite d'alcool ont été fermées administrativement. Ces épiceries se retrouvent transformées en bars de rue, une source de nuisances sonores pour les riverains.

"Ils sont affalés sur les Vélib', puis ils se mettent à boire, à fumer. Des fois ça dégénère un peu en bagarre, forcément ça fait du bruit. Ici il y a des gens avec des familles, des enfants, c'est un peu compliqué", résume un habitant du quartier. 

Un "sentiment d'insécurité"

Excédés, certains riverains, comme Emmanuelle, ont jeté l'éponge. Cette Parisienne a fini par déménager.

"J'ai envie de rentrer chez moi sans me demander si quelqu'un me suit, si quelqu'un rentre avec moi dans l'immeuble, il y a eu des tentatives d'entrées. Il y a un sentiment d'insécurité, d'inconfort", constate cette ancienne habitante du 10e. 

Pour lutter contre ces nuisances, de nombreux riverains ont alerté les autorités. Les maires des 10e et 13e ont récemment saisi la préfecture de police pour demander la fermeture de ces établissements problématiques. 

"Nous sommes alliés avec la préfecture de police pour d'abord faire respecter la loi ou les décrets qui ont été pris par le préfet de police", assure Alexandra Cordebard, maire du 10e. 

Vente de cigarettes de contrefaçon 

Outre les nuisances, le maire du 13e interroge aussi sur les activités réelles de ces épiceries.

"On s'interroge sur les fonds qui ont permis l'acquisition de ces fonds de commerce quand on voit que pas mal d'épiceries sont dans des trafics, commencent à vendre des cigarettes de contrefaçon (...). A partir du moment où on est dans les trafics, on peut s'imaginer qu'il peut y avoir d'autres tentations", souligne Jérôme Coumet. 

Un voeu sera déposé devant le prochain Conseil de Paris pour "demander des mesures particulières" à la préfecture de police. 

Florian Chevallay avec Carole Blanchard