"Pacte Stalingrad": les propositions de Mounir Mahjoubi contre le trafic de drogue dans le nord-est parisien
La situation s'était aggravée durant le confinement et depuis le déconfinement. C'est le sentiment des riverains de la place Stalingrad, dans le 19e arrondissement, qui craquent face au trafic et à la consommation de drogue dans le quartier.
"Il n'y a pas une nuit où il n'y a pas des cris dans la rue, des bagarres, des violences", confie un habitant du quartier à BFM Paris. C'est invivable, c'est une peur quotidienne, une peur de sortir."
"Un homme à moitié égorgé à 14h30, et une overdose au pied de mon immeuble à 23 heures deux jours plus tard", énumère une autre habitante. Les toxicomanes "sont encore plus nombreux que pendant le confinement", assure-t-elle.
Face à ce problème qui gangrènent ce quartier du nord-est parisien depuis plusieurs années, Mounir Mahjoubi, en sa qualité de député du 19e arrondissement, a choisir de proposer à la mairie de Paris et à la préfecture de police un "Pacte Stalingrad", pensé avec des habitants et des commerçants vivant ou exerçant aux abords de cette place. "On a un plan crack, mais la réalité c'est qu'on n'en voit pas les effets", a-t-il fustigé sur le plateau de BFM Paris ce jeudi matin.
Fermetures des arches et mise en place d'un "kiosque sécurité"
Dans une lettre adressée à Didier Lallement et à Anne Hidalgo, Mounir Mahjoubi met sur la table un ensemble de mesures qui permettraient selon lui de lutter contre la consommation de drogues à Stalingrad.
L'élu propose par exemple de condamner l'accès aux arches situées sur la place, qui sont "à la fois un urinoir et le lieu du deal".
"Quand les policiers arrivent dans une arche pour l'évacuer, les toxicomanes vont dans l'autre. Il faut fermer ces arches, il faut le faire d'urgence", insiste-t-il, dénonçant un abandon du quartier par la mairie de Paris.
Mounir Mahjoubi concède que la place Stalingrad a également été délaissée par la police "pendant longtemps" et que des deals s'effectuent régulièrement "sous les yeux des policiers".
Dans son "Pacte", le député soumet ainsi l'idée à la préfecture de police de "mobiliser des enquêteurs en civil pour identifier les dealers". Il propose également de "changer la doctrine d’action des personnels de police pour procéder plus régulièrement à des contrôles à chaque soupçon de deal et à procéder à plus d’interpellations".
L'élu évoque aussi l'installation d'un "kiosque sécurité" temporaire, présent 24h/24 et 7j/7, avec des agents de police et de sécurité de la ville, qui permettrait de recueillir les signalements d’agressions et de menaces.
"Proposer aux personnes dépendantes des propositions de sortie"
Outre un meilleur processus d'interpellation et d'identification des dealers de la place Stalingrad, Mounir Mahjoubi estime que des mesures sociales doivent également être mises en oeuvre.
"La Ville a mis plusieurs millions d'euros pour l'accompagnement social, mais le financement donné aux associations permet juste une maraude de temps en temps", déplore le député à BFM Paris. Ça ne permet pas de traiter la situation sociale de ces personnes" (les toxicomanes, NDLR).
Le "Pacte Stalingrad" comprend ainsi une proposition d'un "kiosque social" 24h/24 et 7j/7 pour "assurer une présence permanente des associations pendant cette période exceptionnelle. Le but, selon Mounir Mahjoubi, est "de proposer aux personnes dépendantes des propositions de sortie", comme des logements ou un service médicale de sevrage.
Le "Pacte Stalingrad" propose également de permettre aux habitants du quartier de s'investir dans la lutte contre le trafic de drogue, en participant à des réunions d'information régulières ou en organisant des événement leur permettant de se réapproprier l'espace public grignoté par les trafiquants.
Mounir Mahjoubi souhaiterait aussi que l'arrivée de Paris Plages cet été soit "une chance pour les habitants et les commerçants du canal". Le député propose ainsi une série du mesures pour lutter contre l'isolement des commerces durant cette période, mais aussi favoriser les patrouilles de policiers dans et au dehors de l'enceinte de Paris Plage, et assurer la propreté des berges et des rues perpendiculaires.