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"On a besoin de l'aide de l'État": des familles sans abris s'installent devant la mairie du 11e à Paris

La mairie du 11e arrondissement de Paris.

La mairie du 11e arrondissement de Paris. - BENJAMIN GAVAUDO / AFP

L'association d'aide aux migrants Utopia 56 a déclaré que 250 personnes, dont 17 mineurs isolés et 80 enfants se sont rassemblées devant la marie du 11e arrondissement pour demander un toit. Les familles sont actuellement ballottées entre plusieurs hébergements d'urgence.

Quelque 250 personnes, toutes sans abri, se sont rassemblées mercredi 11 juin au soir à Paris devant la mairie du 11e pour demander un toit.

À l'initiative de l'association d'aide aux migrants Utopia 56, ces personnes ont choisi de rester devant le parvis de la mairie jusqu'à ce qu'une proposition d'hébergement leur soit faite.

"Ces familles sont ballottées d'hébergement d'urgence en hébergement d'urgence, voire de la rue à la rue", a expliqué Nathan Lequeux, coordinateur de l'antenne d'Utopia 56 Paris. "Elles sont ici 250, il y a 17 mineurs isolés et 80 enfants", a-t-il précisé

"On est arrivé au bout de nos capacités"

"On les héberge depuis plusieurs mois. Sauf qu'en fait on est arrivé au bout de nos capacités, et que ce n'est pas notre rôle. C'est à l'État et aux pouvoirs publics de remplir ces fonctions", a-t-il estimé.

"Donc là, les familles ont demandé un hébergement d'urgence pérenne, durable en Île-de-France, puisque les enfants pour la plupart sont scolarisés ici autour de Paris et que les gens ont un travail ici. Et elles ne partiront d'ici que lorsqu'on leur proposera une solution d'hébergement durable", a ajouté Nathan Lequeux.

Parmi ces personnes, Safi (prénom modifié) a expliqué "dormir dehors, n'avoir nulle part où aller". "On a besoin de l'aide de l'État, pour qu'on puisse se sortir de cette condition terrible", a-t-elle dit.

Dans la matinée, plus d'une centaine de tentes, occupées principalement par des hommes migrants le long du canal Saint-Denis dans le nord de Paris, ont été évacuées par les forces de l'ordre.

Des jeunes migrants en recours pour faire reconnaître leur minorité, mais aussi des usagers de drogue ont plié au petit matin leurs quelques affaires dans des sacs poubelle siglés de la mairie de Paris.

La police a "une obstination à déplacer le problème"

"Deux cars ont été mis à disposition pour évacuer les personnes qui le souhaitent vers des accueils en région", a indiqué sur place le préfet de la région d'Ile-de-France Baptiste Rolland. Quelques places dans des établissements spécialisés pour les usagers de drogues sont également proposées, a-t-il ajouté.

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Mahibelal, un Afghan réfugié en France depuis 2018, a quitté l'abri de fortune qu'il occupait depuis six mois le long du canal. L'homme qui n'a pas d'autre logement promet de revenir ce soir.

"Il y a toujours des camps ici, les autorités ont une obstination à déplacer le problème", a réagi Paul Alauzy, porte-parole de Médecins du Monde (MDM). "Il faut réformer le système d'accueil: déplacer des personnes ne les fera pas disparaître".

I.H avec AFP