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Notre-Dame-des-Landes: le gouvernement face aux opposants de la ZAD

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Après la large victoire du "oui" au référendum sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement choisira la méthode forte pour déloger les opposants à la construction de cet équipement.

Une large victoire contestée. Dimanche, le "oui" a obtenu 55,17% des suffrages lors du référendum sur le projet de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Initié par le président de la République en février dernier, l'exécutif "fera appliquer le verdict des urnes", a assuré Manuel Valls. "Les personnes qui occupent illégalement le site du nouvel aéroport devront partir d'ici le début des travaux. L'autorité de l'Etat et les lois de la République s'appliqueront à Notre-Dame-des-Landes comme partout ailleurs dans le pays", a assuré le chef du gouvernement dans un communiqué.

Mais face à la volonté du locataire de Matignon, les divergences se sont rapidement exprimées. En janvier dernier, Ségolène Royal promettait qu'il n'y aurait "pas d'évacuation par la force". "C'est impossible, on ne va pas faire de guerre civile à Notre-Dame-des-Landes", estimait-elle. Expliquant ne plus vouloir commenter les décisions qui vont être prises, Ségolène Royal a expliqué sur RTL que "la procédure va continuer".

Evacuation policière

La ministre de l'Ecologie, critique envers le projet, a assuré que la responsabilité revenait désormais au Premier ministre et au ministre de l'Intérieur. "On peut attendre quelques jours ou même quelques semaines, surenchérit Bruno Retailleau, président LR du Conseil régional. C'est au gouvernement d'établir un calendrier mais le président de la République ne peut pas échapper maintenant à une décision."

La première piste a été donnée par le Premier ministre: les travaux débuteront à l'automne. Si le gouvernement souhaite mobiliser les forces de l'ordre pour parvenir à évacuer la zone afin de poser la première pierre de l'aéroport, il faudra mobiliser 4.500 CRS sur plusieurs semaines, détaille Apolline de Malherbes, éditorialiste à BFMTV. Une option qui semble difficile à envisager en plein état d'urgence et alors que les policiers ne cessent d'exprimer la multiplication des missions.

Alors qu'Emmanuelle Cosse, la ministre écologiste du Logement, assure que le référendum permet qu"on sorte des blocages". "Il faut que tout le monde reste très calme (...), insiste-t-elle, réaffirmant son opposition au projet. Et en effet, il y a un moment où se posera la question du maintien des zadistes dans la zone". "Il y aura forcément de la confrontation. Mais il faut que ça se passe bien, sans morts, sans blessés", glisse un élu socialiste du département, contacté par francetv info

Deuxième étape d'un an

"On ne bougera pas ici à Notre-Dame-des-Landes, prévient Dominique Fresneau, de l’ACIPA, l'Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes. On n'a aucune raison de bouger. Cet aéroport n'a aucune raison d'être." A un an de la présidentielle, le gouvernement osera-t-il se lancer dans une évacuation à haut risque?

Quoiqu'il en soit, un autre problème attend l'exécutif. Selon les opposants, il faudra plus de deux mois pour protéger l'environnement sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. "L'évacuation de la ZAD à l'automne, je n'y crois pas beaucoup, assure Jean-Paul Naud, le maire de Notre-Dame-des-Landes, sur BFMTV. (...) Et même si la ZAD était évacuée, ensuite il y a une deuxième étape qui est le transfert des espèces protégées et cette étape prend au minimum un an."

J.C.