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Notre-Dame-des-Landes: 10 gendarmes blessés par des jets de pavés et de cocktails Molotov

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Les affrontements on repris lors de cette deuxième journée de l'opération d'expulsion menée sur la ZAD. Dix gendarmes ont été blessés au cours de cette journée de mardi, par des jets de pavés et de cocktails Molotov. En face, une trentaine de personnes ont été blessées, selon l'équipe médicale de la ZAD.

Les affrontements sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, ont fait de nouveaux blessés ce mardi. En cette deuxième journée de l'opération d'expulsion des zadistes, dix gendarmes ont été blessés par des jets de pavés et coktails Molotov, portant à 12 le nombre de forces de l'ordre blessées depuis lundi, a indiqué ce mardi après-midi Nicole Klein, préfète de Loire-Atlantique.

Du côté des occupants de la zone, une trentaine de personnes ont été blessées, selon un communiqué de l'équipe médicale de la ZAD. 2 d'entre elles, gravement blessées, ont dû être évacuées pour être hospitalisées, et 4 autres ont été traitées pour des blessures jugées sérieuses. Les zadistes disent également avoir été touchés par des tirs de lanceurs de balles de défense. Une arme que les forces de l'ordre reconnaissent avoir utilisée à trois reprises ce matin.

Les zadistes réclament "l'arrêt immédiat des opérations d'expulsions"

Une vingtaine d'occupants de la ZAD, ayant régularisé leur activité agricole ou en voie de le faire, ont exigé ce mardi l'"arrêt immédiat des opérations d'expulsions", seule "option" selon eux pour une éventuelle reprise du dialogue avec les autorités.

"Hier, ils (les gendarmes mobiles) ont détruit la bergerie des 100 noms. Aujourd'hui, ils sont en train d'attaquer d'autres lieux agricoles, ils attaquent tous les projets agricoles contrairement à ce qu'ils avaient dit. [...] "Aujourd'hui, ils ont interrompu le dialogue, ils ont choisi la violence, choisi de détruire ce qu'on a créé.", a déclaré lors d'un point presse Sarah, expulsée lundi du lieu-dit "Les 100 noms".

Les violences montent d'un cran

Les heurts avaient repris tôt ce mardi matin, après une nuit relativement calme. D'après notre journaliste présent sur place, les zadistes avaient "renforcé" leur mouvement et s'étaient équipés de "pierres et de bouteilles en verre". Selon nos informations, ils ont également eu recours à des cocktails Molotov et ont effectué au moins un tir de fusée de détresse vers un hélicoptère de la gendarmerie, sans l'atteindre. 

Le parquet de Nantes a d'ailleurs ouvert une enquête: "Suite aux tirs de fusées anti-grêle qu'a essuyé ce matin l'hélicoptère de la gendarmerie nationale, le parquet de Nantes a ouvert une enquête de flagrance du chef de violences aggravées", a annoncé la cour d'appel de Rennes dans un communiqué. De leur côté, les gendarmes tentaient de disperser les occupants de la ZAD avec des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes.

Malgré la montée de la violence, le général Richard Lizurey, directeur général général de la Gendarmerie nationale, assure que "cette opération n'est pas plus compliquée que prévu". Sur le terrain, il précise que "le nombre d'opposants et d'adversaires est extrêmement fluctuant [...]". "Au plus fort de la journée, nous avions en face de nous 350 opposants violents et équipés et déterminés", a-t-il ajouté.

Les gendarmes progressent

16 squats ont été évacués depuis hier. 15 ont été détruits, dont 9 ce mardi. Le dernier en date est celui de La Chèvrerie. Selon nos informations, les zadistes sont entre 50 et 70 sur place à participer aux affrontements avec les gendarmes. D'après la préfète de la région Pays-de-la-Loire, ce matin sur BFMTV, ils ont pu compter sur des "renforts", des "gens venus d'ailleurs, souvent très jeunes, prêts à en découdre". 

Ces nouveaux incidents interviennent après de premières échauffourées durant la première journée de l'opération d'évacuation. Sept personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue. Toutes ont été remises en liberté. Le nombre de personnes expulsées reste à 10. 

L'intervention pourrait "durer jusqu'à la fin de la semaine", a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb en évoquant une journée de mardi "forcément cruciale".

B.P.