Nîmes: la mairie souhaite que la place Abbé Pierre devienne la place Mère Teresa

Cette photographie montre l'Abbé Pierre, à Lyon, le 27 novembre 1992. - PASCAL PAVANI / AFP
La mairie de Nîmes a annoncé ce mardi 15 octobre son souhait de dénommer la place de l'Abbé-Pierre de la commune afin qu'elle devienne la place Mère-Teresa. Une proposition qui devra être validée lors du prochain Conseil municipal, le 16 novembre, fait savoir la municipalité dans son journal.
L'abbé Pierre, mort en 2007, est accusé par une vingtaine de femmes, parfois mineures à l'époque, de violences sexuelles. Depuis ces révélations cet été, plusieurs communes et établissements nommés après lui ont décidé de changer de nom.
Des demandes d'hommage à Mère Teresa
Mère Teresa, née en 1910 et morte en 1997, a fondé une congrégation religieuse catholique, les Missionnaires de la charité, et s'est engagée tout au long de sa vie dans l'accompagnement des malades et des orphelins notamment. Elle a reçu le prix Nobel de la paix en 1979 et a été canonisée par le pape François en 2016.
"Ayant reçu des demandes pour rendre hommage à cette figure mondiale de l’œuvre caritative, j’ai voulu consulter Monseigneur Brouwet, évêque de Nîmes sur cette proposition, qui en a validé le principe", a déclaré le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, cité par le journal de la mairie.
"La célébration de cette nouvelle dénomination pourrait se faire lors du dévoilement de la façade rénovée de la cathédrale, en lien avec les services de l’Etat. Mère Teresa est universelle. Son action pour les plus pauvres est remarquable", a-t-il ajouté.
Près de 150 voiries à son nom
À travers la France, 149 voies (rues, avenues, places...) portent le nom de l'Abbé Pierre ou de son vrai nom, Henri Grouès, selon un décompte réalisé par BFMTV.com mi-septembre. Plusieurs municipalités ont annoncé ces derniers mois leur intention de renommer ces voies, comme Lyon ou Limoges.
Des établissements scolaires ont également engagé ces démarches. Début septembre, la Fondation Abbé Pierre a annoncé la même chose, ainsi que la fermeture du lieu de mémoire dédié au prêtre à Esteville, en Seine-Maritime.
L'Abbé Pierre est une personnalité emblématique en France pour son engagement sans relâche contre le mal-logement. Son image est gravement ternie depuis la publication cet été, en deux temps, de témoignages accablants.
Au total, 24 femmes l'accusent de violences sexuelles commises entre les années 1950 et les années 2000, selon les rapports du cabinet Egaé commandés par les associations du mouvement Emmaüs qu'il a fondé.
Ces témoignages font état de contacts "non sollicités sur les seins", de "baisers forcés", mais également de "contacts sexuels répétés sur une personne vulnérable", d'"actes répétés de pénétration sexuelle" ou encore de "contacts sexuels sur une enfant".