Morts suspectes au CHU de Nantes: suspension de la chimiothérapie de remplacement

Marisol Touraine, le 11 janvier 2016. - Capture d'écran BFMTV
Quatre patients du CHU de Nantes atteints de lymphome et traités avec un protocole associant entre autres le médicament cyclophosphamide, en remplacement du melphalan, avaient présenté des complications graves entre le 10 et le 13 novembre dernier. Trois d'entre eux avaient succombé.
Aussi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé la suspension "temporairement, et à titre de précaution", de cette chimiothérapie de remplacement.
"Aucun incident signalé par un autre établissement"
Une enquête a été confiée à l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas). Ses "investigations sont toujours en cours", parallèlement à l'enquête judiciaire. Dans ses premières constatations remises fin novembre, l'Igas avait indiqué n'avoir pas décelé les "causes apparentes" de ces morts.
"A ce jour, aucun incident n'a été signalé par un autre établissement quant à l'utilisation du protocole" en question, a informé samedi le ministère dans un communiqué.
Sollicités par la ministre, l'Institut national du Cancer (INca) et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) "rappellent que ces événements se sont tous déroulés dans un même lieu et sur une très courte durée", poursuit le communiqué.
Traitement de remplacement à cause d'une rupture de stocks
"Sur leur recommandation, Marisol Touraine demande à la direction générale de la santé de suspendre temporairement, et à titre de précaution, l'utilisation du protocole BEAC (traitement par cyclophosphamide, NDLR), notamment en raison de l'amélioration de la situation d'approvisionnement en melphalan IV sur le territoire national, et de l'existence d'autres alternatives thérapeutiques", ajoute le ministère.
Les médecins du CHU de Nantes avaient eu recours au cyclophosphamide en raison de ruptures d'approvisionnement du melphalan, traitement prévu à l'origine pour les patients. Le traitement utilisé dans le cas de ces quatre patients comprenait aussi d'autres molécules.