Montreuil: mobilisation contre l'expulsion des travailleurs migrants des bureaux de l'Afpa

Cela fait plus d'un mois que le maire de Montreuil Patrice Bessac a réquisitionné les bureaux vides de l'Afpa pour y héberger des travailleurs migrants du foyer Bara. Une mesure jugée illégale par le tribunal administratif de Paris qui a demandé l'évacuation de ces locaux au plus tard ce mardi.
Le délai étant expiré, les occupants risquent l'expulsion. Pour éviter ce scénario, une centaine d'habitants et d'élus se sont rassemblés ce mercredi matin. Mais les forces de l'ordre ne se sont pas déplacées.
La dangerosité du foyer reconnue
Bonne nouvelle néanmoins pour les résidents. La justice a reconnu ce mercredi soir la dangerosité du foyer Bara où ils vivaient, donnant raison au maire qui avait pris un arrêté qualifiant ce même foyer insalubre et donc inhabitable.
"Compte tenu de l'urgence de la situation et de la gravité particulière du danger", le tribunal administratif de Paris a reconnu à la municipalité son droit d'interdire l'accès et l'habitation du foyer Bara, où résidaient entre 250 et 300 personnes.
Cette décision était contestée par le préfet de Seine-Saint-Denis, qui souhaitait obtenir l'annulation de l'arrêté municipal interdisant l'accès au foyer Bara: le tribunal a rejeté sa requête.
Toiture non étanche, murs porteurs fragiles, installation électriques pas aux normes... Le juge administratif estime dans sa décision que le foyer risque "de s'effondrer et de prendre feu à tout moment". "L'urgence est aujourd'hui avérée de reloger tous nos concitoyens, résidents du foyer Bara", s'est félicitée la mairie de Montreuil auprès de l'AFP. Le sort de ces migrants reste en revanche incertain.
Sur place, les travailleurs migrants disent vouloir rester dans les locaux réquisitionnés par le maire: "Nous tenons à rester ici parce que les conditions à Bara... Il y a des rats, de la pisse, de l'eau qui coule... L'hygiène et la sécurité ne sont pas bonnes là-bas. Le bâtiment doit être démoli depuis 2013 et jusqu'à maintenant, l'État n'a rien fait", témoigne Traoré Tourmany, représentant des résidents du foyer Bara.