Meurtre d'une joggeuse en Ardèche: 30 ans de réclusion pour Draoui

Anthony Draoui a été condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre de la joggeuse en Ardèche. - Jean-Philippe Ksiazek - AFP
Anthony Draoui a été condamné vendredi à une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, par la cour d'assises de l'Ardèche qui le jugeait pour le meurtre de la jeune Marie-Jeanne Meyer, dont le corps avait été retrouvé brûlé en 2011.
Cet ancien SDF de 22 ans avait été arrêté fortuitement en Espagne près d'un an après les faits. Sa condamnation, après environ deux heures trente de délibéré, est conforme aux réquisitions de l'avocat général, qui avait souligné le "risque très élevé de récidive" et "les troubles très graves de la personnalité" de l'accusé.
"Nous n'avons pas le droit à l'erreur!", avait-il prévenu dans son réquisitoire. "Si un jour il s'en prend à une autre, nous serons inexcusables".
"Soulagement"
Ce verdict a été accueilli avec "soulagement" par la famille la joggeuse de 17 ans dont le corps avait été retrouvé brûlé dans une fosse. "Justice a été faite! Après ce très long combat, ça m'apaise un peu", a déclaré son père Jean-Philippe.
Rappelant que "ce crime odieux avait bouleversé la France entière", l'avocat général a dénoncé le "meurtre sauvage et gratuit d'une jeune fille brillante, discrète et pleine d'avenir". "Vous n'assumez pas l'horreur de votre geste, vous mentez pour minimiser votre responsabilité et vous évitez la sauvagerie dans vos aveux", a-t-il lancé, rageur, évoquant "un véritable massacre".
"Pardon"
Les légistes ont dénombré "au minimum neuf coups de couteau", mais l'accusé n'en reconnaît que trois. Les "multiples fractures à la tête et à la face démontrent un véritable acharnement", mais Anthony Draoui nie avoir utilisé la barre de fer retrouvée dans la fosse avec l'ADN de la victime. De même pour le démembrement du corps, malgré les conclusions des experts, pour qui "certaines fractures ne peuvent être provoquées que par un outil tranchant, comme la hache trouvée dans la fosse".
"Je m'en veux terriblement d'avoir causé la mort de Marie-Jeanne". "Pardon", a fini par lâcher l'accusé, avant que la cour ne se retire pour délibérer. "Il accepte ce verdict. Il avait simplement souhaité qu'on ne soit pas complètement aveuglé par l'émotion, ce qui a été le cas", a conclu son avocat.