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Police-Justice

Meurtre de la joggeuse Marie-Jeanne : le tueur présumé revient sur les lieux

Marie-Jeanne n'avait que 17 ans lorsqu'elle a été sauvagement assassinée.

Marie-Jeanne n'avait que 17 ans lorsqu'elle a été sauvagement assassinée. - -

Les enquêteurs ont organisé mercredi en Ardèche une reconstitution du meurtre de Marie-Jeanne, joggeuse de 17 ans, en présence du tueur présumé Anthony Draoui.

Marie-Jeanne Meyer n’avait que 17 ans lorsque son corps a été retrouvé carbonisé, en juin 2011, enterré dans un sous-bois près de Tournon-sur-Rhône, en Ardèche.

Mercredi, plus d’un an après les faits, une reconstitution a eu lieu avec le principal suspect dans cette affaire, Anthony Draoui, un jeune marginal de 20 ans. Retour sur cette terrible histoire. Retour sur les faits.

Disparue après un jogging

Ce samedi de juin 2011, il est près de 18h lorsque la jeune fille quitte la maison familiale pour aller faire un jogging, comme elle le fait souvent.

Elle commence à bien connaître le coin, cela fait un an et demi qu’elle, ses parents, son frère et sa soeur se sont installés dans le hameau de Bombrun. C’est donc sans hésitation qu’elle s’enfonce dans les sous-bois très raides qui bordent la route de Tournon, en hauteur. Personne ne la reverra vivante.

Retrouvée dans un trou, méconnaissable

Quelques jours plus tard, c’est dans une clairière très difficile d’accès que des objets de Marie-Jeanne sont retrouvés. Son lecteur MP3, ses lunettes de vue, des bouts de vêtements. L’odeur est intenable. Au milieu de l’endroit dégagé, un trou, creusé par des chasseurs pour stocker du gibier. Marie-Jeanne gît là, poignardée à mort, partiellement carbonisée, méconnaissable.

Les auditions s’enchaînent, de nombreuses pistes sont explorées. Sans succès. Le jour même de la découverte du corps, un marginal agresse une coiffeuse dans son salon, non loin de là. Il s’appelle Anthony Draoui.

Les enquêteurs ne font pas le lien immédiatement entre les deux affaires. Quand des traces ADN d’Anthony sont retrouvées sur les lieux du crime de Marie-Jeanne, il est déjà trop tard. Le jeune homme s’est évaporé dans la nature.

"Il forçait sa mère à faire le trottoir"

Devenu suspect n°1 dans l’affaire, le marginal devient activement recherché. Ce n’est qu’un an plus tard, en juin dernier, qu’un contrôle inopiné de papiers dans un train en Espagne permettra de remettre la main sur lui.

En garde à vue, il reconnaît les faits, parle d’une "rencontre fortuite" avec la jeune fille. Selon ses déclarations au juge, il avait invité la lycéenne à visiter son campement de fortune, où il vivait depuis plusieurs semaines. Avant de la tuer car elle avait refusé de l'embrasser.

Rapidement, des éléments font surface dans les médias sur la personnalité d’Anthony Draoui, décrit par le procureur comme un homme "incontrôlable, dangereux, violent et impulsif".
Enfant, Draoui a grandi avec un mère toxicomane. Pendant son adolescence, il est déscolarisé, "passe ses journées à jouer à des jeux vidéo et à fumer du cannabis", rapporte le Parisien. Un ami de sa mère se confie au quotidien et raconte un fils violent, "qui frappait sa mère, lui demandait de l’argent tout le temps". Un autre indique même qu’il "forçait sa mère à faire le trottoir pour gagner de l’argent", et qu’il "portait tout le temps de grands couteaux le long de sa jambe".

Mis en examen pour homicide volontaire et écroué dans le Vaucluse, Anthony Draoui s’est rendu ce mercredi matin sur les lieux du crime, pour une reconstitution des faits sur les hauteurs boisées de Tournon-sur-Rhône, en présence d’enquêteurs et de médecins légistes. Une reconstitution nécessaire, car malgré ses aveux, Anthony Draoui est loin d’avoir livré tous ses secrets.