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Manifestations

Paris: manifestation des personnels pénitentiaires de probation contre "l'abattage"

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"Au bout du boulot", quelques centaines de conseillers des services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP), une profession clé dans la lutte contre la récidive, ont manifesté ce mardi à Paris contre le manque de moyens et le "mépris" de leur administration.

Les syndicats CGT Insertion et Probation, SNEPAPFSU, CFDT Interco-Justice avaient appelé à un rassemblement ainsi qu'à une grève du zèle des agents, qui n'ont pas le droit de grève. Une délégation doit être reçue dans l'après-midi au ministère de la Justice.

On compte en France 4.000 personnels d'insertion et de probation, pour suivre 250.000 personnes placées "sous-main de justice", soit en détention, soit dans des régimes d'aménagement de peine. Dans la banlieue lyonnaise où il travaille, Romain Aubey, 40 ans, qui n'est pas syndiqué, compte 138 personnes suivies pour un poste à temps plein, loin de l'objectif de 90 évoqué selon lui dans une évaluation du ministère. "Au Canada, on est à 1 pour 30", dit-il, déplorant le manque de reconnaissance en France pour une profession qui "procure de la sécurité", en complément des forces de l'ordre et des surveillants.

"Mépris total" de l'administration

Entre une banderole "SPIP colère, galère" et une affiche "Au bout du boulot", Cécile Chrétien, 37 ans, militante CGT, lâche: "On fait de l'abattage!" "En cas de problème, les premiers sur qui on tape, c'est nous", déplore à ses côtés Jan Greco, également de la CGT, rappelant la mise en cause du suivi par le SPIP du récidiviste Tony Meilhon, meurtrier de la jeune Laetitia Perrais en janvier 2011. Et de dénoncer le "mépris total" de l'administration, par opposition selon lui aux gestes faits ces dernières semaines par le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas en faveur des surveillants de prison.

A.M avec AFP