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Manifestations

Nouvelle manifestation de policiers à Paris

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Plusieurs centaines de policiers ont manifesté vendredi à nouveau devant la préfecture de Paris afin de protester contre la mise en examen pour homicide volontaire d'un collègue de banlieue et réclamer de meilleures conditions de travail.

Commencée fin avril, cette grogne policière rarissime met déjà la pression, avant même sa formation, sur le gouvernement de François Hollande. Les policiers se disent victimes des réductions d'effectifs, de la montée de la violence et ils critiquent les objectifs chiffrés.
Devant la préfecture de police, les policiers, contenus par un cordon de leurs collègues en tenue, ont brandi des pancartes où l'on pouvait lire : "police en faillite", "flics en colère", "flics solidaires", "la mort ou la prison". Ils ont observé une minute de silence en mémoire des policiers tombés en service.
Les syndicalistes d'Alliance, une organisation classée à droite, insistent sur la revendication d'une "présomption de légitime défense" pour les policiers mis en cause après avoir abattu quelqu'un. La gauche a refusé jusqu'ici cette mesure, considérant qu'elle conférerait une liberté de tirer trop grande.
"Le policier, dès qu'il y a une affaire qui se passe mal, n'est pas présumé innocent, il est tout de suite coupable, ce n'est pas normal, ils ne peuvent pas travailler de façon sereine", a dit à Reuters Fabien Vanhemelryck, représentant de ce syndicat.

Les policiers prêts à poursuivre le mouvement

Il laisse prévoir d'autres actions. "Le gouvernement n'est pas encore constitué, on sera là pour porter nos revendications", a-t-il dit.
De nombreuses manifestations spontanées ont eu lieu après la mise en examen pour homicide volontaire, le 25 avril, d'un policier qui avait tué un homme en fuite à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Le soir même, plusieurs centaines de policiers avaient bloqué les Champs-Elysées, à Paris.
Les revendications diffèrent selon les organisations syndicales, d'où l'absence d'appel unitaire à manifester.
Unité SGP Police réclame ainsi l'abrogation de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) par laquelle un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n'est pas remplacé, l'abandon de "la politique du chiffre" et la garantie d'une protection administrative des policiers mis en examen.