Mariage homosexuel: des centaines d'opposants à la Concorde malgré l'interdiction

Encadrés par de nombreux policiers les "Veilleurs" entame une veillée à base de chants scouts. - -
Samedi vers 21h30, plusieurs centaines de "Veilleurs" opposés au mariage homo bravaient l'interdiction de manifester que leur avait opposé la préfecture de police. Ils s'étaient installés près de l'entrée du jardin des Tuileries, surveillés de près par les CRS présents en nombre qui les avaient encerclés sur la place un peu plus tôt.
Assis par terre, certains avec des bougies, au son de la cornemuse ou en entonnant le chant scout de l'Espérance, ils ont entamé leur veillée. Des familles se croisaient pêle-mêle avec des jeunes venus entre amis ou des prêtres en col romain.
La formation d'un cortège évitée
Peu avant, certains avaient dîné d'un sandwich, lu ou chanté de temps à autre. Des fourgons de police étaient stationnés à chaque entrée de la place de la Concorde, des CRS bloquant l'accès piéton à l'obélisque en son centre.
En fin d'après-midi, sans signes distinctifs ni slogans, les Veilleurs, qui réfutent le terme de manifestation, s'étaient donné rendez-vous sur le parvis de La Défense pour marcher vers la Concorde.
La veille, la préfecture de police avait interdit aux Veilleurs de marcher vers la place en passant par les Champs-Elysées, pour "préserver l'ordre public". Les manifestations sont toujours interdites sur les Champs-Elysées, notamment en raison de la proximité de l'Elysée.
"L'objectif initial de l'arrêté était d'éviter la formation d'un cortège à La Défense. Il est atteint puisque les personnes présentes ont accepté de partir en petits groupes", a commenté Nicolas Lerner, directeur adjoint du cabinet du préfet de police.
Une veillée commence
En fin de journée samedi, un cordon de CRS avait empêché la circulation, trottoirs compris, entre la porte Maillot et l'Arc-de-Triomphe, et plusieurs stations de métro dans ce quartier avaient été fermées.
Une trentaine de Veilleurs étaient partis le 11 août de Rochefort en Charente-Maritime pour rejoindre Paris, un périple à "la rencontre des Français".
"Nous nous rassemblons pour lire des textes, chanter des chants surtout connus des scouts", a expliqué François Muller, 66 ans, qui a fait la dernière étape à pied depuis Bondy (Seine-Saint-Denis). Il juge la loi Taubira "inique": "Ce n'est pas parce qu'une loi est passée qu'elle est juste".