Louvre : la grève se termine, l’inquiétude se poursuit

Policiers en patrouille à l'entrée du Musée du Louvre. - -
C’est avec le renfort d’une vingtaine de policiers patrouillant aux alentours du musée que les agents du Louvre ont repris ce jeudi matin le travail. Les agents étaient en grève mercredi pour protester contre la recrudescence des violences des pickpockets aux abords et dans le musée. Ils « sont de plus en plus victimes d'agressions, crachats, menaces, coups et insultes de la part de voleurs en bandes, souvent mineurs, qui dérobent les visiteurs et que rien n'arrête », avaient dénoncé les syndicats. Ces voleurs, ont témoigné plusieurs agents, sont souvent des mineurs d'Europe de l'Est qui entrent dans le musée, gratuit pour les moins de 26 ans.
Renforts policiers et réorganisation
A la fin de la journée de grève des agents, mercredi soir, la direction du musée s'était engagée à prendre des mesures afin de renforcer la sécurité des agents du Louvre, selon les syndicats. Outre l'action policière, les effectifs à l'intérieur du musée devraient être réorganisés tandis que l'entrée sera interdite aux personnes identifiées comme des pickpockets par ses agents. Un groupe de travail sur les agressions, que l'administrateur général du Louvre s'est engagé à piloter, sera également mis en place.
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti s'était de son côté engagée à contacter son homologue de l'Intérieur Manuel Valls « afin de mettre en place un dispositif de sécurité adapté à cette situation inacceptable et des moyens policiers supplémentaires à l'extérieur du musée ».
« Ils m’ont chargé à cinq pour me chasser »
C’est un vrai ras le bol qui a pris le dessus sur le boulot explique François agent de surveillance au Louvre depuis 18 ans. Ces dernières semaines ont été particulièrement éprouvantes pour les salariés du musée. « Ils sont en bandes et sont capables de renseigner les visiteurs, décrit François. Ils arrêtent les escalators et ils organisent le transit des gens. Ils arrivent à former des petits groupes et à les accompagner. Ils aident les personnes âgées aussi et les volent bien sûr. Un jour alors que je me trouvais en bas des escalators, ils étaient en train d’organiser le transit des visiteurs, je les dérangeais. Ils m’ont chargé à cinq, ils ont couru vers moi pour me chasser de-là. Il y a eu des crachats et des menaces. Ils arrivent a prendre le contrôle du musée et ce sont eux qui font la loi ».
« Quand on essaye de les arrêter, ce sont des bousculades jusque dans les escaliers »
La plupart des pickpockets sont de jeunes adolescents (12/17 ans) qui sont chapotés par des adultes. D’après Elise Muller, du syndicat Sud Culture au Louvre, c’est la pression de plus en plus importante qui pèse sur ces adolescents pour ramener toujours plus d’argent qui provoquent ces violences et ces vols de visiteurs. « Les pressions subies par les pickpockets par rapport au rendement qu’ils doivent avoir les rends très mauvais quand on les empêche de faire le travail. C’est donc des menaces avec des gestes signifiant qu’ils vont nous égorger… Quand on essaye de les arrêter, ce sont des bousculades jusque dans les escaliers, ce qui ne les dérange pas. On arrive dans des situations assez terribles d’autant que nous ne sommes pas formés. Nous sommes dans un établissement culturel et nous sommes censés orienter le public. Il y a un donc un moment où on ne tient plus ».