Loi Travail: la préfecture autorise un défilé entre place de la Bastille et place d'Italie

La semaine dernière, les manifestants ont pu se rassembler uniquement autour de la Bastille. - AFP
La manifestation de la semaine dernière avait tourné au bras de fer entre le gouvernement et les syndicats. Mardi, les opposants à la loi Travail ont reçu l'autorisation de la préfecture de police de Paris de manifester entre la place de la Bastille et la place d'Italie, annonce la CGT. Ils pourront manifester sur une distance deux fois plus longue que lors du rassemblement ultra-sécurisé de jeudi dernier.
"J'ai eu le préfet de police de Paris en personne samedi qui m'a donné son accord de principe sur la manifestation", a expliqué Pascal Joly, le secrétaire général de l'Union régionale Ile-de-France CGT. L'accord définitif a été signé lundi matin, a confirmé par le syndicat Force ouvrière. "Nous avons la possibilité, d'avoir une véritable manifestation", s'est félicité le délégué FO à Paris.
Un compromis trouvé
Selon nos informations, le cortège s'élancera de la place de la Bastille pour passer par le boulevard de la Bastille, le pont Morland, la voie Mazas, le pont d'Austerlitz puis le boulevard de l'Hôpital pour rejoindre la place d'Italie dans le XIIIe arrondissement. Un parcours long d'environ 3 kilomètres sur lequel se trouve notamment l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, qu'il devrait être sécurisé pour éviter les scènes qui s'étaient déroulées à l'hôpital Necker.

Le parcours a fait l'objet de négociations entre les organisations syndicales opposées au projet de loi travail (CGT, FO, Solidaires, FSU, l'Unef, l'UNL et FIDL) et les autorités: "le préfet a entendu notre mécontentement concernant le parcours" de jeudi dernier. "On ne voulait pas réitérer et on a trouvé ce compromis qui nous donne satisfaction", a souligné Pascal Joly. Les syndicats avaient demandé vendredi de pouvoir manifester mardi de Nation à Place d'Italie, pour cette onzième journée de mobilisation contre le projet de loi.
"Une décision politique"
Du côté des forces de l'ordre, on dénonce "une décision politique". "Ca n’a rien à voir avec le maintien de l’ordre, assure Nicolas Comte, secrétaire général adjoint Unité SGP Police FO. Ce qui n’était pas possible la semaine dernière, est possible cette semaine." Estimant que le parcours sera moins facile à sécuriser, il réclame des effectifs suffisants, ainsi que des moyens spéciaux, comme les canons à eau, ainsi que des consignes de fermeté claires.
"On peut envisager un filtrage au point de départ mais ce qui sera plus compliqué c’est d’empêcher de potentiels fauteurs de trouble de pénétrer dans le cortège tout au long du parcours", estime le délégué syndical.
Jeudi dernier après plusieurs jours de discussions et de propositions, entre 20 et 60.000 personnes avaient pu manifester sur un parcours restreint d'1,6 kilomètre, autour du secteur de la Bastille. La tracé proposé par le ministère de l'Intérieur et validé par les syndicats était ultra-sécurisé afin d'éviter l'irruption de casseurs.. Plus de 2.000 policiers ont été mobilisés et des contrôles systématiques des sacs ont été organisés.