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Manifestations

Loi El Khomri: l'Unef prépare sa mobilisation de jeudi

William Martinet, président de l'Unef, le 11 mars 2016.

William Martinet, président de l'Unef, le 11 mars 2016. - Thomas Samson - AFP

Le Premier ministre Manuel Valls va dévoiler aux partenaires sociaux une version "corrigée" du projet contesté de réforme du droit du Travail ce lundi à 14h30. Mais le principal syndicat étudiant continue de demander le retrait pur et simple du texte et appelle à manifester jeudi.

"On continue! Tous en AG et dans la rue!". Alors que le gouvernement s'apprête à dévoiler une nouvelle mouture du projet de loi El Khomri ce lundi après-midi, l'Unef, le principal syndicat étudiant, appelle les jeunes à battre une nouvelle fois le pavé jeudi 17 mars.

"Assez sceptiques sur les annonces qui vont être faites"

Mercredi dernier, entre 224.000, selon le ministère de l'Intérieur, et 500.000 personnes dont 100.000 jeunes, selon l'Unef et FO, avaient manifesté contre ce projet de réforme du code du travail, rebaptisé loi "précarité". 

Après un entretien vendredi avec le Premier ministre, William Martinet, président de l'Unef, de même que les partenaires sociaux et la deuxième organisation étudiante, la Fage, seront de nouveau reçus par Manuel Valls à Matignon à partir de 14h30. Mais lundi matin, avant de connaître les intentions du Premier ministre, le jeune homme de 27 ans confiait son scepticisme: 

"Malheureusement, nous sommes assez sceptiques sur les annonces qui vont être faites cet après-midi. La discussion avec le Premier ministre (vendredi dernier, Ndlr) était un dialogue de sourds", a dit William Martinet sur iTélé, tout en promettant d'écouter ces nouvelles propositions "extrêmement attentivement" et de "juger sur pièce".

"Il faut le retrait"

Alors qu'on lui demandait si pour lui, c'était le retrait ou rien, le leader du syndicat étudiant a répondu par l'affirmative. 

"Oui. Ce gouvernement nous explique qu’en cinq jours de pseudo-concertation, il va bricoler un texte qui va déterminer, sur le marché du travail, la vie de millions de gens, l’avenir d’une génération. Je ne vois pas comment en cinq jours de bricolage on peut faire un texte qui va répondre aux revendications des jeunes", a-t-il expliqué. "Il faut le retrait pas pour le statut quo, mais pour qu’on puisse avoir de réelles concertations", a-t-il fait valoir. "Le message que doit comprendre ce gouvernement c’est qu’il faut arrêter de s’adresser aux jeunes comme à des privilégiés à qui on demande de faire de nouveaux efforts sur le marché du travail. Le seuil de tolérance à la précarité des jeunes est dépassé", a-t-il poursuivi.

"On mérite un petit peu mieux que ça"

Et d'appeler à une nouvelle journée d'action le 17 mars, et le 31 mars aux côtés de la CGT et FO.

"La mobilisation, elle va continuer. C’est le seul moyen de se faire un peu écouter", a-t-il lancé, déplorant que les contre-propositions faites par l'Unef n'aient pas été entendues.

"Il y a une intransigeance sur un point. Ceux qui nous expliquent qu’en cinq jours de bricolage ils vont faire un texte qui va répondre aux aspirations des jeunes sur le marché du travail, je suis désolé, ça n’est pas acceptable. Pour l’avenir d’une génération, il faut faire mieux que ça. Je pense qu’on mérite un petit peu mieux que ça et qu’on aimerait bien avoir une vraie concertation sur le fond", a-t-il ajouté.

Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien publié dimanche, 78 % des jeunes sont opposés à la loi El Khomri, ce qui fait des 18-34 ans les premiers opposants au texte. 

Le pourcentage donne confiance à William Martinet, qui jugeant que "dans le milieu étudiant, le débat a pris", a confié dimanche au Figaro vouloir "faire exploser le nombre de manifestants" contre la loi Travail. Les amendements dévoilés par le gouvernement parviendront-ils à désamorcer la grogne des jeunes? Réponse jeudi.

V.R.