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Les Goodyear bloquent les accès de l'usine d'Amiens-Nord

Des salariés de Goodyear ont symboliquement brûlé des pneus sur le site d'Amiens-Nord en protestation contre un nouveau projet de plan social.

Des salariés de Goodyear ont symboliquement brûlé des pneus sur le site d'Amiens-Nord en protestation contre un nouveau projet de plan social. - -

Pneus brûlés, usine occupée, slogans combatifs, les salariés Goodyear, avec ou sans repreneur, rejettent en bloc le plan social que veut mettre en œuvre la direction.

Les accès de l'usine Goodyear à Amiens-Nord, menacée de fermeture, ont été bloqués lundi par des salariés alors que la justice devait examiner dans la matinée la validité du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) concernant le site qui emploie 1.173 salariés.

Maintenir les emplois avec ou sans repreneur

"On bloque l'usine pour défendre nos emplois", a déclaré Franck Jurek, secrétaire adjoint du comité d'entreprise. "On fait brûler des pneus, c'est symbolique", a-t-il indiqué précisant que les pneus utilisés étaient des pneus usagés qui avaient été livrés par un agriculteur. "Il y a aussi des entreprises qui veulent nous en donner, elles disent que notre combat est légitime".

La direction de Goodyear France avait annoncé le 28 mai ne pas avoir trouvé de repreneur pour le site d'Amiens-Nord dont elle avait annoncé la fermeture le 31 janvier. Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif a quant à lui, sur BFMTV, affirmé lundi qu'"il n'y a pas de repreneur aujourd'hui". "S'il s'en présente un, et nous continuons à nous battre pour qu'il y en ait, eh bien nous ferons le travail", a-t-il ajouté.

Un plan social entaché d'irrégularités?

Le tribunal de grande instance de Nanterre, saisi en référé par le comité central d'entreprise (CCE) de Goodyear, devait examiner lundi à partir de 10 heures la validité du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui prévoit la fermeture du site. "Ils doivent statuer le jour-même", a affirmé Franck Jurek.

Une quarantaine de salariés de Goodyear sont partis vers 6h30 pour Nanterre à bord d'un car. Un second car est reparti vide, faute d'occupants, les délégués CGT (majoritaire) ne voulant pas dégarnir les barrages sur place.

"La procédure est complètement illégale et entachée d'irrégularités", a-t-il affirmé. Il a mis en avant "les résultats exceptionnels de Goodyear au premier trimestre". "Quand on fait des bénéfices comme ça, il n'y a pas de raison de fermer une usine".

Un bras de fer oppose depuis 2007 la direction de Goodyear et les syndicats de l'usine d'Amiens-Nord. La justice a déjà à deux reprises, en 2008 et 2010, empêché la mise en œuvre de plans sociaux, prévoyant respectivement 402 et 817 suppressions d'emploi sur le site d'Amiens-Nord.


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David Namias avec AFP et Antoine Pollez