La FSU appelle à manifester pour une "vraie refondation de l'école"

Vincent Peillon, ministre de l'Education - -
La FSU, première fédération de l'éducation, qui réunit des syndicats d'enseignants et d'autres personnels de la maternelle au supérieur, appelle à une manifestation nationale samedi à Paris, pour une "vraie refondation de l'école".
La manifestation débutera à 13h30 place de la Bastille pour se diriger vers Montparnasse. L'organisation lycéenne Fidl appelle aussi manifester, sur le thème de la jeunesse, érigée en priorité par François Hollande.
C'est la première fois depuis l'alternance que la FSU, fédération de fonctionnaires qui revendique 163.000 adhérents dont 80% dans l'éducation (dix syndicats), appelle à manifester sur ce thème.
"Des coupes sombres énormes"
C'est une "alerte sur les questions d'éducation au moment où le projet de loi est examiné par le Parlement" et où "l'on prépare la rentrée scolaire", explique Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU. "Il ne suffit pas que l'éducation ait été déclarée priorité nationale, il faut maintenant que tous les acteurs s'y intéressent".
Les réformes "ne se feront sur le terrain que si les acteurs ont compris les enjeux , se les sont appropriées et sont prêts à les mettre en oeuvre", a-t-elle estimé, appelant à une "prise de conscience".
"Il y a eu des lacunes et des coupes sombres énormes par les précédents gouvernements" et "des réformes éducatives régressives", a-t-elle regretté. Il existe aussi "un vrai malaise des personnels face à la difficulté à faire leur métier, qui ne s'estompe pas de manière magique parce qu'il y a eu alternance".
"Un rendez-vous manqué"
Le projet de loi avait obtenu en décembre un avis favorable de la communauté éducative, mais la FSU s'était abstenue. Le texte, adopté par l'Assemblée nationale en première lecture, doit encore être examiné au Sénat.
Bernadette Groison reconnaît des "avancées" dans le projet de loi et son annexe, avec des valeurs comme la réussite de tous les jeunes, les création de postes, la réhabilitation de la formation initiale des enseignants et la priorité au primaire. Mais elle estime qu'il faudrait le renforcer "pour donner plus de souffle", citant "la cohérence de l'ensemble du système éducatif, de la maternelle à la fin du lycée", l'éducation prioritaire ou la carte scolaire.
"Le sentiment d'un rendez-vous manqué avec le second degré s'installe", a prévenu le Snes-FSU (secondaire) dans une lettre à Vincent Peillon, ministre de l'Education.
Dans un contexte de "dégradation des conditions matérielles et morales", le syndicat attend une programmation des mesures pour le second degré pendant le quinquennat.