Grève d'Air Algérie : la galère continue pour des milliers de vacanciers

Depuis lundi, la grève des personnels navigants d’Air Algérie bloque au sol une grande partie de la flotte de la compagnie nationale. Pour les voyageurs, l’attente est devenue insupportable. La plupart ont passé une nouvelle nuit à l’aéroport. D’autres ont décidé de prendre le bateau depuis Marseille...

Le cauchemar pour des milliers de vacanciers, principalement à Paris & Marseille, mais aussi dans d'autres villes de province, à destination de l’Algérie. Hier mercredi, quelques vols supplémentaires ont été affrétés par d’autres compagnies et certains ont même pris le bateau à Marseille. L’aéroport de Marseille-Marignane a pu ainsi écluser une grande partie de ses passagers en attente en trouvant un accord avec la SNCM qui assure une liaison maritime avec Alger. Arrivée du bateau prévue 24h plus tard... Ainsi, 100 personnes mardi et 300 hier ont pris le bateau, mais pas vraiment avec le sourire…

« On est en colère, déçus… c’est pénible, la vérité ! »

Zaïra avait des billets d’avions pour elle et ses 5 enfants en bas âges, qui se rendent en vacances en Algérie. Mais après un jour et demi d’attente et de galère, elle les a changé pour prendre un bateau : « C’est pas gentil ce qu’ils font ; on est en colère, déçus ; c’est pénible, la vérité ! Hier, on y a passé la journée, de 9h à 20h50. Là on attend pour prendre le bateau à 17h. On a gaspillé ; il a fallu payer les allers-retours en voiture, avec les bagages. Je suis déçue parce qu’il n’y a pas de cabines, pas de couchettes. Pour une maman asthmatique, avec 5 enfants, c’est pas facile ! Faire ça, surtout au moment des vacances d’été, c’est pas gentil ! ».

« C’est fini avec Air Algérie ! »

Afida, qui s’apprêtait aussi à embarquer hier en fin d’après-midi, était littéralement à bout de nerfs : « J’ai dormi deux nuits là-bas, par terre, en train de regarder les gens crever de faim – il n’y avait rien à manger, rien à boire… Là on est venus prendre le bateau. Je ne voulais pas le prendre, mais finalement… J’ai jamais pris le bateau, c’est la première fois. C’est la galère ! C’est fini avec Air Algérie ! C’est fini, c’est fini, c’est fini ! Tout à l’heure, j’ai pété un câble ; j’en peux plus. Et à Alger, je vais devoir prendre un taxi pour aller à Oran ; on va encore galérer là-bas avec ma fille de 10 ans ».

« On n’est pas des vaches à lait ! »

Malik était aussi en colère, parce qu’on lui demandait de payer un supplément pour ses bagages sur le bateau. Une dépense qui s’ajoutait à d’autres depuis deux jours : « On n’est pas des vaches à lait ! Moi je suis au RSA, je touche 466 euros. On met un peu d’argent de côté, pour aller passer des vacances, et là il faut qu’on paye encore et encore… C’est trop ! ».

Air Algérie a promis à ses clients lésés, des reports de voyages ou des remboursements.

La Rédaction, avec Lionel Dian