Goodyear d'Amiens-Nord : manifestation tendue devant le siège

Un manifestant jette un projectile sur les forces de l'ordre, mardi 12 février, devant le siège de Goodyear France, à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine. - -
Echaudés par le retrait d’un éventuel repreneur, les syndicats de salariés de Goodyear ont décidé de jouer leur dernier atout. A l’issue de la réunion du Comité centrale d’entreprise (CCE) qui se tenait mardi au siège de Goodyear France à Rueil-Malmaison, les syndicats ont annoncé avoir chargé le cabinet d'experts Secafi de trouver une alternative au plan de sauvegarde de l'emploi, qui paraît menacé par le retrait de l’américain Titan. Lors de ce CCE, la direction de Goodyear a présenté aux organisations syndicales des mesures d'accompagnement de la fermeture de l'usine d'Amiens Nord, qui emploie 1 173 personnes. La direction a affirmé ainsi vouloir « utiliser au mieux » les possibilités de reclassement interne et devrait pour cela proposer en France « au moins 100 » postes, un nombre toutefois limité au regard des 1 173 subissant l'impact de la fermeture. On comprend dès lors mieux la motivation des syndicats de faire appel au cabinet d'experts pour essayer « de faire mieux ».
« Aujourd'hui, sans repreneur, la situation s'assombrit »
« Cela a été une grande déception d'apprendre que Titan se retirait de sa position de potentiel repreneur. On gardait l'espoir qu'il revienne. Titan a déjà racheté les activités agraires de Goodyear aux Etats-Unis et à Sao Paulo et proposait de garder 537 salariés d'Amiens-Nord », a indiqué le délégué central CFE-CGC Marc Jonet. Selon lui, « aujourd'hui, sans repreneur, la situation s'assombrit ». Il a indiqué que « le cabinet d'experts Secafi a été désigné par la majorité des membres du CCE (CFDT et CFE-CGC) pour rechercher tous les moyens possibles pour tenter d'éviter d'appliquer le PSE projeté par la direction ». « Pour éviter de laisser sur la touche 1 173 personnes, la négociation d'un plan de départs volontaires serait bienvenue. On n'en est pas là. On devra se référer à l'expertise », a-t-il dit. Selon le délégué CFE-CGC, « la négociation a pris du plomb dans l'aile à cause du jusqu'au-boutisme du syndicat majoritaire », la CGT. « Titan n'est pas parti pour rien », a-t-il dit.
Manifestation tendue devant le siège
Au même moment, plusieurs centaines de salariés, entre 800 et 1 000 selon une source policière, manifestaient dans une ambiance tendue devant le siège de Goodyear. Selon un élu CGT du CE de Goodyear Franck Jurek, les manifestants étaient entre 2 500 et 3 000, dont des salariés de PSA Aulnay venus en soutien. De nombreuses forces de l'ordre avaient été mobilisées aux abords du bâtiment. Certains manifestants ont lancé des fumigènes, des bouteilles et des œufs aux forces de police qui ont déployé des véhicules avec grille permettant de faire barrage et ont fait usage de gaz lacrymogènes. Des membres des forces de l'ordre ont été éclaboussés de peinture. Les salariés de Goodyear qui avaient fait le voyage depuis Amiens ont regagné leurs cars vers 13h30 pour le retour.