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Manifestations

Goodyear Amiens-Nord : la manif dégénère, 19 policiers blessés

La fermeture de l'usine Goodyear d'Amiens-nord est annoncée depuis six ans.

La fermeture de l'usine Goodyear d'Amiens-nord est annoncée depuis six ans. - -

19 policiers ont été blessés jeudi dans des heurts entre des salariés de Goodyear et les forces de l'ordre devant le siège français du fabricant américain de pneumatiques à Rueil-Malmaison, où se tenait un nouveau comité d'entreprise consacré au plan de fermeture du site d'Amiens-Nord.

Les échauffourées ont dégénéré devant le siège français de l’entreprise Goodyear, à Rueuil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Le bilan de la manifestation fait état de 19 blessés parmi les policiers. Une personne a été interpellée « pour jets de projectiles sur des forces de l'ordre et participation à un attroupement armé », a précisé une source policière.

Gaz lacrymo et pneus brûlés

Six ans jour pour jour après l'annonce du premier projet de restructuration pour le site, l'avenir de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord était à nouveau débattu jeudi au siège français du fabricant de pneus, sur fond de manifestations électriques. Plusieurs centaines de salariés s'étaient rassemblés devant le siège de l’entreprise Goodyear à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, où les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène en réponse à des tirs de projectiles. Des pneus ont également été brûlés par les manifestants. En fin de matinée, les forces de l’ordre ont fait usage d'un canon à eau sur le site, qui devait abriter dans la journée deux CCE (Comité Central d’Entreprise), un ordinaire le matin, sur le projet de fermeture de cette usine de la Somme, suivi d'un extraordinaire l'après-midi.

« On se bat depuis 6 ans »

Alors que la direction a annoncé le 31 janvier la fermeture de l'usine d'Amiens Nord, menaçant 1173 emplois, le rapport Secafi, commandé par la CFDT et la CFE-CGC, envisage des solutions de rechange à la fermeture. Avant d'entrer en CCE Mickaël Wamen, secrétaire général CGT à Amiens nord, où son syndicat est majoritaire, a affirmé qu'il allait « voter des délibérations pour que le plan social soit annulé le plus vite possible ». L’un de ces salariés, Guy Auvin, a ajouté : « Cela fait 6 ans qu'on se bat, qu'on est dans l'attente et on n'a toujours pas de réponses pour notre avenir ».

Des propositions alternatives

La direction du groupe assure que la fermeture est la seule option possible après six ans de négociations infructueuses. Lors du précédent comité d'entreprise le 12 février dernier, près de 700 salariés de Goodyear s'étaient réunis devant le siège social de Rueil-Malmaison aux côtés de salariés d'entreprises visées par des plans sociaux, à l'image de Fralib, Sanofi, Ford et PSA.
La CFDT défend elle « des propositions alternatives à l'appui du rapport de l'expert », notamment « la piste éventuelle d'un repreneur » et d' « un plan de départs volontaires qui pourrait concerner environ 400 personnes jusqu'à 56 ans », a indiqué Didier Raynaud, élu CFDT au CCE.

Claire Béziau, avec agences