Manifestations contre le racisme: la gauche présente mais divisée après la polémique de l'affiche LFI

Une pancarte dans le cortège parisien des manifestations anti-racistes, le 22 mars 2025 - Bertrand GUAY / AFP
Une manifestation anti-raciste et la gauche qui se divise un peu plus. Ce samedi 22 mars, au lendemain de la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, plus de cent manifestations sont organisées partout en France. Autant de rassemblements qui, comme chaque année, doivent faire s'élever les voix contre l'augmentation des actes racistes en France et l'extrême droite.
"On voit bien qu'il y a une offensive réactionnaire de grande ampleur", souligne sur BFMTV Dominique Sopo, président de SOS Racisme depuis le cortège parisien.
"Nous sommes nombreuses et nombreux à être attachés à une France non pas de la stigmatisation, mais fondée sur l'égalité, la fraternité et le respect de l'autre", ajoute-t-il.
Mais cette année, la cause anti-raciste est entachée par une polémique venue de La France insoumise après la publication d'une image - générée par l'intelligence artificielle et supprimée depuis - représentant l'animateur Cyril Hanouna, d'origine juive, en noir et blanc, la grimace menaçante. Un visuel accusé de ressembler aux affiches antisémites diffusées par l'Allemagne nazie dans les années 1930.
"La CGT l'a dit et le redit, je condamne évidemment ces affiches qui sont très choquantes avec en plus une dimension antisémite qui n'est pas acceptable", a déclaré sur RTL Sophie Binet, la secrétaire générale du syndicat. Pour bien se démarquer de LFI, elle ajoute que "de nombreuses associations qui luttent contre l'antisémitisme (...) seront dans le carré de tête" avec les syndicats, qui ont "initié ces manifestations".
LFI répond par l'invective
Sur X, le député LFI Manuel Bompard écrit lui que "la mobilisation sera beaucoup plus forte, beaucoup plus puissante, malgré un acharnement médiatique dégoûtant pour tenter d’en détourner le sens".
Face aux accusations, Jean-Luc Mélenchon avait, lui aussi, accablé les médias et dénoncé encore mercredi en meeting à Brest "le vice" de ses détracteurs qui "ont à la maison les collections d'affiches d'extrême droite que leur avaient laissées leurs grands-parents". Dans le cortège marseillais ce samedi, le leader insoumis ne s'est pas exprimé.
"C'est irresponsable"
Bien que les socialistes appellent également à y participer, les manifestations anti-racistes et anti-fascistes sont, selon le patron du PS Olivier Faure ce matin sur franceinfo, "malheureusement entachées" par cette affiche "indigne d'un grand mouvement de gauche".
"C'est grave, c'est irresponsable", "Jean-Luc Mélenchon ne me paraît pas à la hauteur du moment", a renchéri la députée de gauche Clémentine Autain sur la même antenne, quand sa collègue LFI Aurélie Trouvé a plaidé sur France 2 "une maladresse" et a appelé à "réussir cette marche".