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Cyril Hanouna veut poursuivre LFI pour une affiche le visant, accusée d'antisémitisme

Cyril Hanouna le 14 mars 2024 à Paris (illustration)

Cyril Hanouna le 14 mars 2024 à Paris (illustration) - ALAIN JOCARD © 2019 AFP

La France Insoumise a lancé mardi 11 mars une campagne appelant à manifester contre l'extrême droite le 22 mars. L'une des affiches mettant en scène l'animateur est qualifiée d'antisémite.

Cyril Hanouna va poursuivre La France insoumise en justice, a annoncé son avocat à l'AFP ce mercredi 12 mars, en réaction à une campagne de communication mettant en scène l'animateur et qui a déclenché des accusations d'antisémitisme, récusées par le mouvement de gauche radicale.

"Nous préparons des actions judiciaires", a déclaré à l'AFP Me Stéphane Hasbanian, invoquant l'"atteinte à l'image" et disant réfléchir à "d'autres actions liées à l'antisémitisme".

Le visuel incriminé avait initialement été mis en ligne sur le compte X de LFI qui l'a depuis retiré. Il montre le visage de Cyril Hanouna, d'origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et air agressif, au-dessus des messages "Manifestations contre l'extrême droite ses idées... et ses relais!" et "Partout en France 22 mars".

"C'est un photomontage", a dénoncé Me Hasbanian. "On a accentué les traits de Cyril Hanouna pour le faire ressembler à quoi ou à qui", a-t-il dit.

Parallèle avec des affiches antisémites des années 30

Avec cette affiche, "LFI recycle l'iconographie antijuive", a estimé la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) sur le réseau social X.

L'avocat Arno Klarsfeld y a également dénoncé une affiche "clairement antisémite". "La tête de Cyril Hanouna mise à prix", a écrit le patron du groupe de médias CMI France, Denis Olivennes, en y voyant des "méthodes de fascistes".

Cette "image emprunte tous les codes des caricatures antisémites", a abondé l'ancien sénateur socialiste David Assouline.

Certains, à l'instar de Jules Torres, chroniqueur de CNews et d'Europe 1 et journaliste du JDD (trois médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré), ont dressé un parallèle avec des affiches antisémites des années 1930-1940.

"Accusations nauséabondes"

Sollicitée par l'AFP, LFI a dénoncé des "accusations nauséabondes" qu'elle impute "essentiellement" à des "militants d'extrême droite relayés par CNews, Europe 1 et le JDD". LFI a indiqué avoir remplacé le visuel pour y "mettre un terme".

Le mouvement souligne en outre que sa campagne pour appeler à manifester le 22 mars comprend des "visuels avec plusieurs personnalités médiatiques", comme le présentateur de CNews Pascal Praud, "qui contribuent au relais des idées d'extrême droite".

"C'est mettre des cibles dans le dos de ces journalistes, de ces hommes politiques ou de ces personnalités", a réagi le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, sur CNews. "J'espère que ces manifestations pourront être interdites par les préfets", a-t-il ajouté.

E.F. avec AFP