TPMP: pourquoi Youtube bloque le replay de la première émission de Cyril Hanouna

La première de "Touche pas à mon poste" sur Youtube a enfreint les conditions générales de la plateforme en affichant 30 minutes de coupures publicitaires. Dès le lendemain, l'erreur a été corrigée par l'émission.

Une absence qui interroge. Comme l'a repéré L'Informé, le replay de la première de Touche pas à mon poste (TPMP) sur Youtube n'est pas disponible dans son intégralité sur la chaîne de l'émission.

En effet, trois jours après la fin de diffusion de C8, le programme présenté par Cyril hanouna a fait son retour sur les box et sur les plateformes de streaming, comme Dailymotion et Youtube. Le hic, c'est que la première du talk-show a enfreint certaines conditions d'utilisation de la plateforme de Google concernant la publicité.

Violation des conditions d'utilisation

En effet, le même flux a été retransmis sur les box et sur les plateformes en ligne. Résultat, les deux coupures publicitaires habituelles de 15 minutes ont également été diffusées sur Youtube. Or, comme le rappelle la plateforme, contactée par Tech&Co, cette pratique ne respecte pas les conditions générales d'utilisation.

Le réseau social s'est ainsi empressé de le signaler à Touche pas à mon poste, qui a immédiatement corrigé le tir pour ses nouveaux lives. L'erreur aurait été causée par un lancement un peu "précipité" et une "méconnaissance" des règles de la plateforme. Désormais, lors des coupures, le talk-show de Cyril Hanouna affiche un plan large du plateau. L'émission du 3 mars a de son côté été classée en privé.

En parallèle, Youtube précise travailler avec les équipes de l'émission pour "mieux monétiser l'émission". S'il existe déjà des "pre roll", ces fameuses publicités avant la diffusion d'une vidéo, des "mid roll", des publicités au milieu de l'émission, pourraient être incorporées à TPMP pour remplacer les coupures publicitaires.

Lors de son grand retour, Cyril Hanouna en a également profité pour citer et afficher de nombreuses marques lors de la diffusion. Parmi ces dernières, Coca-Cola, le Coq Sportif ou encore Larousse. Sur C8, l'Arcom l'avait déjà sanctionné pour publicité clandestine. Mais la star a expliqué sur le plateau qu'il pouvait désormais le faire, l'autorité n'ayant "plus son mot à dire". "On peut dire toutes les marques qu'on veut, c'est moi qui paye les amendes", a-t-il lancé.

Mentionner les partenariats

De son côté, Youtube nous rappelle que sa plateforme est également régulée par l'Arcom, bien que les règles qui s'appliquent ne soient pas les mêmes entre une plateforme d'hébergement de vidéos et une chaîne de télévision. Si les règles sont "plus souples" - les logos des vêtements n'ont par exemple pas besoin d'être floutés - elles ne sont pas à prendre à la légère pour autant.

La filiale de Google souligne qu'un partenariat commercial doit toujours être explicitement mentionné aux utilisateurs, que cela soit en le mentionnant par écrit dans la description, à l'oral dans la vidéo ou en affichant un bandeau d’avertissement de 10 secondes pour avertir les spectateurs.

Comme l'écrit Youtube dans sa page d'aide concernant les placements de produits, la Répression des fraudes (DGCCRF) surveille également les partenariats rémunérés sur les réseaux sociaux. La loi qui encadre les influenceurs est d'ailleurs très claire: toute publication dans le cadre d'un partenariat rémunéré ou d'une publicité doit être explicitement indiquée en tant que telle. Sinon, il s'agit d'une "pratique commerciale trompeuse", qui peut être sanctionnée d’une peine d’emprisonnement de deux ans et jusqu'à 300.000 euros d'amende.

Dans le cas de Touche pas à mon poste, la plateforme n'est pas certaine que les marques aient payé pour être citées dans l'émission et donc qu'il s'agisse d'un placement de produit non mentionné. TPMP n'a donc pas été sanctionné.

Salomé Ferraris