La ville de Paris veut construire des logements sociaux sur un terrain de la famille al-Assad

Le terrain est situé à l'angle des rues Jasmin et Henri Heine - Capture d'écran Google Maps
Le terrain appartenait à l'oncle de Bachar al-Assad, il est la propriété de la ville de Paris depuis juillet 2015. Le Conseil de Paris va voter la semaine prochaine l'implantation de logements sociaux sur cette parcelle de 780m² dans le 16e arrondissement de Paris. Ce vote devrait mettre la friche à la disposition de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), comme le rapporte Le Parisien.
29 logements sociaux
Rifaat al-Assad, l'oncle du président syrien, est soupçonné d'avoir bâti sa fortune sur des détournements de fonds publics. La justice a saisi plusieurs de ses propriétés dont un haras dans le Val-d'Oise, des bureaux à Lyon et des immeubles à Paris.
Situé à l'angle de la rue Jasmin et de la rue Henri-Heine, ce terrain devrait accueillir 29 logements sociaux, une crèche et 14 places de parking. Ian Brossat, l'adjoint chargé des questions du logement a assuré au Parisien que "faire du logement social dans le 16e, c'est une satisfaction".
Comme le rappelle Le Parisien, la procédure a été engagée sous la mandature de Bertrand Delanoë, en 2013. La justice lui donne alors raison et exproprie Rifaat al-Assad en octobre 2015. Pour s'approprier le terrain, la ville a payé 9,5 millions d'euros à la Caisse des dépôts.
Le terrain de Rifaat al-Assad n'est pas la première prise immobilière de la mairie de Paris. En septembre 2015, la ville avait déjà transformé l'ancien logement social de Frigide Barjot en colocation pour étudiants boursiers.
Le 16e toujours à la traîne
Dans ce quartier très chic de l'ouest parisien, les logements sociaux sont peu nombreux. En 2014, le 16e arrondissement comprenait 3.114 logements sociaux, soit 3% des résidences principales. Pourtant, l'objectif fixé par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) est de 25% à Paris.
La mairie de Paris entend construire 5.000 logements sociaux d'ici à 2020 dans les arrondissements les moins pourvus (16e, 8e, 7e, 6e). Dans le 16e arrondissement, leur implantation a suscité des résistances de la part de syndicats de copropriétaires. Tout comme l'ouverture d'un centre d'hébergement d'urgence pour SDF.