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Les rescapés de l'incendie à Paris sous le choc: "J'ai vu un jeune homme qui a sauté"

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Plus de 48 heures après l'incendie qui a ravagé un immeuble du XVIe arrondissement, les témoignages terrifiants des rescapés s'accumulent. Ils décrivent les cris, les personnes qui sautent, et les flammes qui dévorent les étages. Certains ont pensé qu'ils ne s'en sortiraient pas.

Dix personnes sont mortes dans l'incendie criminel qui a ravagé l'immeuble du 17bis rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement de Paris. Les pompiers ont mené une opération périlleuse pour sauver une cinquantaine d'habitants de l'immeuble en flammes. 20 minutes, 40 minutes, plus d'une heure... Ceux qui ont réussi à s'échapper de leurs appartements en proie au feu ont attendu les secours sur un bout de corniche, de balcon, ou de toit, devant un spectacle terrifiant.

La municipalité du XVIe arrondissement a mis en place une cellule d'accompagnement des victimes où une aide médico-psychologique est proposée aux victimes. 

Adan: "J'ai vu un jeune homme qui a sauté"

"J'ai vu un jeune homme qui a sauté. Il n'est plus là, il n'avait aucune chance, son appartement était en feu. J'ai vu une femme aussi, elle criait, elle brûlait vive", raconte le jeune homme à BFMTV et au Figaro.
Lui a été coincé deux heures au septième étage la nuit du drame: "J'ai vu des personnes sur le toit, alors que le feu est monté jusqu'au toit. J'avais l'impression qu'il n'y avait que du bois dans cet immeuble, ça prenait hyper vite, j'étais dans un barbecue (...) J'ai vu le quatrième sauter, je me suis dis 'c'est bientôt mon heure'". Sur LCI, son père raconte le message glaçant qu'il leur a laissé dans la nuit: "Je vous aime, je vais mourir".

Julien: "Le choc psychologique est toujours là"

"Hier je n'ai pas dormi du tout, aujourd'hui j'ai pu dormir un peu, avec un somnifère. Je me sens un peu plus calme, mais le choc psychologique est toujours là", raconte-t-il sur BFMTV.

Inès: "J'ai 20 ans, j'ai failli crever"

  • "C'est pas normal. C'est une querelle de voisinage et on a tous payé le prix. Moi j'ai 20 ans, j'ai failli crever", raconte à RMC et BFMTV la jeune femme, très remontée. Elle habitait au 7ème étage de l'immeuble.
    "Il faut qu'elle paye [la principale suspecte de l'incendie criminel], il faut qu'il y ait un procès. Il faut qu'on voit cette personne en face, et qu'elle nous dise pourquoi elle a fait ça. Et je ne veux pas entendre 'la folie' ou je ne sais quoi, quand t'allumes le petit bout de bois, tu sais que ça va mettre le feu et qu'on va tous mourir".

Thomas: "Des hurlements de gens qui meurent"

"On a vu et entendu un monsieur se défenestrer. Plus les hurlements des gens... Ce n'était pas des cris de peur, mais plutôt des hurlements de gens qui meurent, qui souffrent. Et ça ça marque", explique Thomas, 22 ans, sur TF1. "J'ai pas de mots, ça rentre en soi et ça reste".
Il a ensuite été accueilli par une femme habitant l'immeuble voisin, qui se dit également en état de choc à la chaîne télévisée. Elle décrit "une vision d'horreur, c'est cauchemardesque".

Morgane: "Sauter sur l’immeuble d’en face"

"On a pensé à faire une chaîne de draps pour descendre en rappel. Ou à sauter sur l’immeuble d’en face. Voire même à y lancer le chat pour le sauver… Mais on pense toujours à ce qu’il fallait faire après coup. Sur le moment, ça reste la panique", raconte la jeune femme de 21 ans au Parisien. Elle résidait au quatrième étage avec son chat, qu'elle a pu sauver. Avec son ami Léa, qu'elle accueillait, elles ont été secourues quarante-cinq minutes après avoir constaté que l'immeuble était en feu.
Morgane dénonce les normes de sécurité de l'immeuble, qui ne lui semblaient pas respectées: "Il n’y avait ni trappes, ni échappatoires en haut de l’immeuble, ce qui a entraîné un reflux de la fumée vers la cage d’escalier et les appartements. Il n’y avait pas non plus d’extincteurs, de portes coupe-feu ou d’alarme groupée. Les alarmes individuelles ne suffisent pas: quand la fumée arrive dans les appartements, il est déjà trop tard."

Salomé Vincendon