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Société

Les faits antimusulmans en baisse de près de 30% en 2024, selon le ministère de l'Intérieur

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, le 23 décembre 2024 à Paris

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, le 23 décembre 2024 à Paris - JULIEN DE ROSA / POOL / AFP

173 faits antimusulmans ont été recensés l'an passé en France, contre 242 en 2023. Une baisse de 29%, a annoncé Bruno Retailleau, sûrement "en deçà de la réalité".

Un total de 173 faits antimusulmans ont été recensés en 2024, soit une baisse de 29% par rapport à 2023, a indiqué ce mardi 18 février le ministère de l'Intérieur.

"L'an dernier, 173 faits antimusulmans ont été dénombrés", un chiffre "sans doute en deçà de la réalité, car toutes les victimes ne portent pas nécessairement plainte", a affirmé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors de la clôture de la deuxième session du Forum de l'Islam de France (Forif).

Ce chiffre est en diminution de 29% par rapport à l'année 2023, marquée par 242 faits, selon le ministère de l'Intérieur. En 2022, 188 faits avaient été recensés et 213 en 2021. Ceux-là ont ainsi représenté 7% des faits antireligieux, selon le ministère.

Lancement d'une plateforme de signalement en ligne

"Face aux faits qui visent nos compatriotes de confession musulmane, nous serons intraitables", a promis Bruno Retailleau, qui compte selon le texte de son discours s'appuyer "dorénavant sur un nouvel acteur: l'Association de défense contre les discriminations et actes antimusulmans" (Addam).

Cette association, fondée en février 2024, s'est dotée d'une plateforme de signalement des actes antimusulmans qui sera lancée "dans quelques jours". Elle permettra "de consolider les chiffres du ministère de l'Intérieur et d'accompagner plus dignement encore les victimes de faits antimusulmans", a précisé le ministre.

Bruno Retailleau s'est aussi félicité que les travaux du Forif aient permis de "mettre un terme à une anomalie: l'absence de référents territoriaux au sein du culte musulman pour échanger avec les autorités" sur la sécurité. L'an dernier, 52% des atteintes antimusulmanes ont été constituées d'atteintes aux biens, et 48% d'atteintes aux personnes. Géographiquement, 41 faits ont été recensés en Île-de-France, 24 en Auvergne-Rhône-Alpes et 20 dans les Hauts-de-France.

Des procédures simplifiées et un Conseil national de l'aumônerie musulmane

Dans son discours, Bruno Retailleau a également promis d'avancer sur le sujet des carrés musulmans dans les cimetières, notamment en confiant prochainement une mission parlementaire à un sénateur et un député.

Face aux difficultés que rencontrent certaines associations musulmanes pour ouvrir un compte en banque ou contracter une assurance, le ministre s'est aussi engagé à rencontrer les dirigeants des fédérations professionnelles, et à demander aux préfets "de réunir, au printemps, les acteurs locaux concernés par ce problème".

Sur le sujet des aumôniers, Bruno Retailleau a annoncé la publication, "cette année", d'un décret "entérinant la reconnaissance des aumôniers pénitentiaires comme des collaborateurs occasionnels du service public". Cette avancée, qui leur ouvrira le droit à une protection sociale, vient compléter la création par le Forif d'un "Conseil national de l'aumônerie musulmane".

C.D. avec AFP