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Le père de Leonarda toujours déterminé à revenir en France

Resat Dibrani, le père de Leonarda.

Resat Dibrani, le père de Leonarda. - -

Resat Dibrani affirme qu'il est en train de réunir 20.000 euros pour payer son voyage. Mais aborde également la possibilité de s'installer, avec sa famille, à Mitrovica, au Kosovo.

"On reviendra en France", a prévenu Leonarda dès samedi après-midi, après l'allocution télévisée de François Hollande qui lui proposait de revenir seule pour poursuivre ses études. Seule, non. Mais avec sa famille, oui, a fait savoir l'adolescente. Aussitôt appuyée par son père.

Resat Dibrani, dont le portrait dressé par le rapport de l'inspection générale de l'administration n'est pas flatteur, affirme qu'il a demandé à ses proches de réunir 20.000 euros. Son but: traverser la frontière serbe, direction la France dont il a été expulsé le 8 octobre, avant d'être rejoint, le lendemain, par ses enfants et leur mère.

"Si notre retour n'est pas possible gentiment, alors il se fera de force", a-t-il soutenu dès samedi après-midi.

"Les chemins qui mènent en France"

"Je connais très bien les chemins qui mènent en France", a-t-il réaffirmé, ce lundi, au micro de François-Xavier Ménage, envoyé spécial de BFMTV au Kosovo. "Je pourrais les emprunter une fois ou plusieurs fois", a-t-il ajouté, évoquant d'emblée la possibilité d'être à nouveau expulsé.

Pourtant, à l'abri des micros, Resat Dibrani aurait évoqué avec un responsable rom local la possible installation de sa famille à Mitrovica. Alors coup de bluff?

Pour l'instant, à Mitrovica, les Dibrani sont mieux lotis que la très grande majorité des Roms qui reviennent sur place après avoir été expulsés des pays où ils avaient trouvé refuge. Exemple avec cette famille kosovare expulsée d'Allemagne qui s'est retrouvée "sans aide", "dans une maison abandonnée".

Une situation qui explique le très grand nombre de Kosovars qui retentent plusieurs fois leur chance vers l'ouest. "Je ne connais personne qui ne quitterait pas le Kosovo s'il en avait l'opportunité", explique Avni Zogjani, journaliste, dans Le Journal du Dimanche.

Et il ne parle pas seulement des Roms. "50% de la population sous le seuil de pauvreté, 46% sans emploi", énumère-t-il. Et de s'interroger: "Où est la success story dont nous parle le gouvernement?"

V.D. avec F.-X. Ménage