Le centre d’accueil de migrants ouvre ses portes à Paris
Face aux barres d'immeuble de la porte de la Chapelle, un chapiteau coloré signale l'entée du nouveau centre humanitaire de Paris. Installé sur une ancienne friche de la SNCF cet espace d'hébergement temporaire est destiné à accueillir 400 migrants pour l'instant. En tout, 120 salariés d'Emmaüs et 400 bénévoles parlant plusieurs langues sont chargés d'orienter et d'accompagner entre 50 et 80 personnes par jour.
"Dès que la personne se présente ici, elle est accueillie par une équipe d'Emmaüs solidarité qui l'oriente soit sur la partie personne isolée homme soit sur la partie famille", détaille Bruno Morel, directeur général d'Emmaüs solidarité.
Dès leur arrivée, les migrants seront aussi orientés et aidés dans leurs démarches. "L'objectif c'est dans la journée d'avoir une évaluation sur la base de la déclaration des personnes et surtout de donner la première information sur tout ce qui est droit des étrangers, la demande d'asile etc", poursuit Bruno Morel.
Un centre de transit avant un hébergement
La structure propose aussi des consultations médicales ou encore des dons de vêtements et un nécessaire d'hygiène pour accueillir les migrants dans des conditions dignes. Une fois accueillies, les femmes et les familles sont emmenées dans des centres spécifiques avant l'ouverture d'un centre dédié qui ouvrira prochainement à Ivry-sur-Seine. Seuls les hommes seuls seront hébergés dans le centre de la porte de la Chapelle où ils resteront entre de 5 à 10 jours, logés dans des sortes de cabanes en bois de 4 lits. L'Etat s'engage ensuite à leur fournir une solution de logement, en fonction de leur situation. Avec ce nouveau centre, les autorités espèrent pouvoir mettre fin aux différents campements de fortune qui s'installent régulièrement à Paris.
"Nous avons ouvert pour Calais quasiment 8.000 à 9.000 places en quelques mois. Nous avions déjà ouvert avant 3.000 places," détaille Emmanuelle Cosse lors de la visite du centre. La ministre du Logement assure que l'effort se poursuivra et que le gouvernement assumera "cette politique et y compris sa traduction financière".
Le coût de ce centre humanitaire est estimé à plus de 16 millions d'euros, pris en charge à 80% par l'Etat et 20% par la ville de Paris. Dans le quartier, certains habitants regardent avec crainte l'ouverture de ce centre. Une association de riverains a d'ores et déjà demandé un comité d'évaluation de l'impact sur l'environnement du quartier.