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Le boom des départs en vacances pour la Toussaint avec une météo digne du mois de juin

Le port de Dieppe sous le soleil.

Le port de Dieppe sous le soleil. - CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Les vacances de la Toussaint sont de plus en plus prisées par les touristes français, qui veulent profiter du soleil pour réserver des séjours durant des vacances scolaires d'ordinaire caractérisées par un temps maussade.

La météo extrêmement clémente de ces derniers jours vous donne envie de partir pour les vacances de la Toussaint? Vous n’êtes pas les seuls. Selon plusieurs professionnels du tourisme contacté par BFMTV.com, les chiffres de réservations, boostés par le beau temps de ces dernières semaines, devraient grimper très haut, dans une période habituellement handicapée par le temps gris et le crachin. C’est le cas à Dieppe, où l'on attend de pied ferme le début des congés, ce vendredi soir. "Lundi et mardi, on avait encore 25 degrés l’après-midi. Donc quand on voit qu’à deux ou trois jours des vacances, on mange encore en t-shirt dehors le midi, on ne peut être qu’optimiste", se réjouit Ludovic Cardona-Gil, le directeur de l’office de tourisme local.

Selon un sondage OpinionWay pour Mondial Assistance, un Français sur cinq (20%) partira en vacances sur la période de la Toussaint, soit 4% de plus que l’an passé à la même période. On est évidemment loin des chiffres de l’été, quand deux tiers des Français prennent quelques jours pour se mettre au vert.

"Depuis deux ou trois ans, les vacances de la Toussaint sont vraiment une très, très bonne période. C’est toujours un peu moins que les vacances de printemps, mais quand même: la Toussaint aujourd’hui représente 70% des vacances de printemps. La saison se rallonge depuis quelques années. On parle de très haute saison forcément pour juin, juillet et août. La Toussaint fait maintenant quasiment partie d’une saison. Avant, on l’appelait basse saison, le hors saison étant novembre et janvier", indique Laurence Bozzuffi, directrice de l’office du tourisme Saint-Malo Baie du Mont-Saint-Michel.

"C’est encore possible de se baigner"

La période, souvent très aléatoire à cause de la météo, comporte désormais moins d’incertitudes sur le temps qu’il fera. Par ailleurs, les Français réservent désormais plus tardivement leurs séjours, en passant par les plateformes en ligne. Le JDD révélait d’ailleurs dimanche le top 10 des villes avec les plus fortes hausses de réservation sur Airbnb. A la première place: Challans, en Vendée, qui a presque doublé ses chiffres de réservations, passant de 500 à 1000 personnes en une seule année.

"Actuellement, l’après-midi il fait au-dessus de 20 degrés. La température de la mer a bien dû baisser, mais pour les plus téméraires je pense que c’est encore possible de se baigner. A cette période, tout dépend de la météo. Mais la fréquentation est de plus en plus intéressante depuis trois ou quatre ans. En plus ça reste une période beaucoup plus intéressante au niveau tarifaire pour les hébergements", explique-t-on à Challans-Gois Tourisme.

A Dieppe, où la progression sur Airbnb est de 82% sur un an, on se frotte aussi les mains, d’autant que la saison d’été a déjà été exceptionnelle. "L’année est tellement spéciale dans le bon sens du terme qu’on est forcément très optimiste pour les vacances de la Toussaint, reprend Ludovic Cardona-Gil. Cet été, on a fait 19 points d’augmentation sur les campings, avec 91% d’occupation sur juillet-août, c’est phénoménal. Certains sont déjà fermés, mais ceux qui vont rester ouverts, je pense qu’ils vont faire de très bons chiffres". En l’espèce, la météo actuelle devrait l’aider à remplir son objectif: "faire notre maximum pour allonger les ailes de la saison".

"A court terme, cet été indien, c’est du pain béni"

Un problème que certains secteurs ne connaissent pas, habitués qu'ils sont à avoir du soleil quasiment toute l’année. C’est la chance de la Côte-d’Azur, où l'on confirme tout de même que les vacances de la Toussaint se présentent particulièrement bien. "Cela augmente régulièrement et cette année ne fait pas exception, se réjouit Didier Zanon, le directeur général de l’office du tourisme de Nice. Sur octobre, on est sur un taux d’occupation en hébergement hôtelier et en résidence de 84%. C’est une augmentation de quasiment 9% par rapport à il y a deux ans. Pour la première semaine, je n’ai pas encore les chiffres, mais j’ai eu quelques hôteliers et on va rester dans cette lignée de taux de remplissage, à plus de 80%. Si certaines destinations qui n’ont pas toujours de soleil peuvent en profiter, tant mieux".

C’est le cas pour l’ensemble de la Normandie, souvent associée à la pluie ou à la grisaille en automne, "ce qui n’était pas forcément mérité", sourit Michael Dodds, le directeur du comité régional du tourisme. Comme ailleurs, c’est le passage aux 15 jours de congés qui a renforcé la place des vacances de la Toussaint.

"Mais les gens réservent aussi de plus en plus tardivement et regardent la météo pour en profiter, reprend-il. Il y a beaucoup de gens qui doivent regarder avec perplexité le temps qu’il fait en ce moment, qui est un signe de changement climatique. Mais à court terme, cet été indien, c’est du pain béni pour le tourisme. La Toussaint était un bonus, ça devient un bonus de plus en plus fort et régulier".

Reste à savoir si le temps restera clément jusqu’à la fin des vacances. Si le soleil devrait briller jusqu’en milieu de semaine prochaine, c’est moins certain pour la suite des vacances. A Challans, "autant vous dire que s’il y a une tempête, nous n’aurons pas la même fréquentation". "Ce ne serait pas de chance parce que ça fait quand même quatre mois qu’il ne pleut pas, ça pourrait pousser 15 jours", espère Ludovic Cardona-Gil.

Antoine Maes