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La mère de Vincent Lambert lance un appel à Macron pour que son fils ne soit pas "sacrifié"

Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert.

Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert. - François Nascimbeni - AFP

Le CHU de Reims, dans une décision collégiale communiquée lundi, s'est prononcé en faveur de l'arrêt des soins de Vincent Lambert, tétraplégique depuis 2008. Dans une lettre ouverte, sa mère interpelle directement le président de la République, estimant que son fils "va être sacrifié" au nom d'une "volonté euthanasique".

"Permettez-moi de vous prendre au mot, Monsieur le Président: mon fils n'a pas mérité d'être affamé et déshydraté." La mère de Vincent Lambert, cet homme de 42 ans tétraplégique depuis 2008, en appelle ce mercredi, dans une tribune au Figaro, à l'intervention d'Emmanuel Macron alors que le CHU de Reims, dans une décision collégiale communiquée lundi, s'est prononcé en faveur d'un arrêt des soins.

"Monsieur le Président, je vous demande de me recevoir en urgence, accompagnée des médecins spécialisés qui connaissent Vincent pour l'avoir vu et qui pourront vous expliquer son état de santé réel", écrit Viviane Lambert.

"Obstination déraisonnable"

Cette nouvelle décision médicale est la énième étape d'un affrontement familial entre les parents de Vincent Lambert, opposés à l'arrêt des soins, et son épouse, sa tutrice légale depuis 2016, soutenue par six de ses frères et soeurs, qui sont au contraire favorables à la décision du docteur Vincent Sanchez. A l'issue d'une procédure collégiale sur cinq mois, le médecin a conclu à une "obstination déraisonnable" à l'endroit du patient tétraplégique après un accident de la route.

S'opposant farouchement à cette version, la mère de Vincent Lambert énumère les détails de l'état de santé de son fils. "Vincent n'est pas dans le coma, il n'est pas malade, il n'est pas branché", détaille-t-elle. "Ce n'est pas une machine qui maintient mon fils en vie. Il respire sans assistance. Il se réveille le matin, et s'endort le soir." Viviane Lambert relate également quelques épisodes qu'elle associe à des progrès: ce jour où le patient a eu "plusieurs vocalisations", ou cet autre jour où son fils a pu manger "alors qu'il avait perdu le réflexe de déglutition".

"Mais il faut le faire selon des protocoles spécialisés, avec une équipe pluridisciplinaire, dans une unité spécialisée, dans le cadre d'un projet de vie en lien avec sa famille", estime la mère du patient.

"Mon fils va être sacrifié"

Viviane Lambert dénonce alors la "volonté euthanasique" d'"un médecin" et martèle que son fils "n'est pas en fin de vie". En 2011, les spécialistes du CHU de Reims avaient indiqué que l'état de Vincent Lambert était sans espoir d'amélioration. Après une première bataille judiciaire sur la poursuite des soins remportée par les parents, le CHU informait la famille de l'arrêt prochain de la nutrition et de l'hydratation artificielles, conformément à la loi Leonetti, qui interdit l'acharnement thérapeutique.

Cette décision a été suivie d'autres affrontements, dont le prochain devrait avoir lieu devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne saisi en référé des libertés par les parents.

"Vincent va être sacrifié pour faire un exemple. Mon fils doit être un cas d'école", conclut la mère de Vincent Lambert.

J.C.