"La mairie doit s'excuser": polémique à Toulouse autour de fèves religieuses dans les galettes d'écoles publiques

Entorse à la laïcité ou polémique stérile? Vendredi 10 janvier, la conseillère municipale d'opposition France insoumise, Agathe Roby, s'est insurgée sur le réseau social X contre la présence de fèves représentant les membres d'une crèche chrétienne dans les galettes distribuées dans les écoles publiques de Toulouse.
"La mairie de Toulouse contrevient au principe de laïcité de l'école publique en agissant ainsi", a-t-elle écrit dans son message accompagné d'une photo illustrant lesdites fèves représentant Jésus, la vierge Marie ou encore le berger.
Auprès de BFMTV, l'élue persiste et signe. "C’est une entorse à la loi de 1905 qui interdit la subvention, le prosélytisme de n’importe quelle religion. La mairie a fait une erreur et doit s’excuser. La laïcité, c’est une valeur de notre République et il est important de la respecter, la mairie doit faire attention à ce qu’en tant qu’institution publique, elle ne mette pas des figurines religieuses dans des écoles qui sont publiques", martèle Agathe Roby.
Elle est rejointe par le député de Haute-Garonne Hadrien Clouet, député LFI de Haute-Garonne, qui est allé encore plus loin dans ses attaques, dénonçant une "croisade" et une "évangélisation forcée".
"Les catholiques intégristes autour de Jean-Luc Moudenc (maire de Toulouse, NDLR) continuent leur croisade avec l'argent public. Leur évangélisation forcée doit cesser. Nous sommes une République laïque", écrit-il.
"Pas une volonté politique"
Du côté de la municipalité toulousaine, on réfute toute volonté de prosélytisme religieux. Interrogé par BFMTV, Jean-Jacques Bolzan, maire adjoint en charge des cantines scolaires, évoque "une polémique stérile au vu de tous les vrais sujets que l’on rencontre dans ce pays."
"Il n’y a pas une volonté politique. Ce n’est pas l’élu Jean-Jacques Bolzan qui a demandé à ce qu’on mette des fèves chrétiennes au sein de la galette des rois servie à tous les enfants, pas du tout", assure-t-il.
De fait, la mairie dit avoir commandé ces galettes à un prestataire extérieur sans avoir vérifié les fèves qui allaient être utilisées. Une erreur qui sera modifiée dès l'année prochaine, assure-t-on. Cette volonté de faire dégonfler la polémique est d'ailleurs partagée par plusieurs administrés, rencontrés par BFMTV dans les rues de la ville rose. "On s’en fiche un peu en fait, c’est pas très très grave non plus", assure un Toulousain.
"Je pense qu’il n’y a pas de polémique, car la laïcité c’est respecter toutes les religions et donc je n’ai aucun problème à retrouver des fèves religieuses dans une galette des rois qui par définition est là pour symboliser l’arrivée des rois mages", ajoute un second administré.
Agathe Roby a publié dimanche un nouveau tweet, dans lequel elle dénonce les messages insultants et menaçants envoyés par "l'extrême droite et les réactionnaires" qui "se déchaînent" pour "un simple rappel à la loi 1905."
L'élue attaque également Jean-Jacques Bolzan, l'accusant "d'aboyer avec la meute." "Votre polémique dérisoire et étriquée ne fait qu'amplifier votre silence face à la seule menace réelle contre la laïcité aujourd'hui: l'islamisme", lui avait écrit le maire adjoint.
Face aux insultes et menaces, l'élue toulousaine a reçu plusieurs marques de soutien de la part de cadres du parti insoumi dont Manuel Bompard, coordinateur national LFI, qui lui a apporté "tout (son) soutien."