La jeune femme frappée dans la rue à Paris lance un site pour inciter d'autres victimes à témoigner

Marie Laguerre rentrait chez elle à Paris lorsqu'un homme l'a frappée au visage après qu'elle l'ait rabroué - ALAIN JOCARD / AFP
La vidéo de son agression a déclenché une vague d'indignation et de soutien dans de nombreux pays. Marie Laguerre, 22 ans, vient de lancer ce mercredi une nouvelle plateforme en ligne, pour partager les témoignages de femmes victimes de harcèlement.
Elle explique que "l'objectif de ce site, 'Nous Toutes Harcèlement', est de recueillir des témoignages de harcèlement dans la rue, au travail, dans la sphère privée", ajoutant que "c'est anonyme, et ça doit permettre de libérer la parole des femmes".
Alors qu'elle rentrait chez elle la semaine dernière, un homme lui a adressé bruits humiliants et remarques obscènes. Après qu'elle lui a répondu "Ta gueule", l'homme lui a jeté un cendrier, avant de lui porter un violent coup au visage.
"Phénomène systématique"
Après la publication sur Facebook de la vidéo de l'agression, Marie Laguerre a reçu des dizaines de messages en provenance du monde entier, de la Colombie à l'Irak en passant par le Japon: des femmes qui partagent leurs expériences personnelles, mais aussi des hommes qui apportent leur soutien à la jeune femme. L'étudiante enchaîne également les interviews dans des médias français et internationaux.
"Ça n'est pas facile de gérer cette ampleur médiatique, mais je crois que j'ai la responsabilité d'utiliser cette visibilité pour faire passer un message et faire avancer les choses", déclare-t-elle, avant de souligner que "le harcèlement est un phénomène systématique que connaissent toutes les femmes, dans le monde entier".
Les témoignages seront diffusés en ligne
Marie Laguerre s'est entourée de militantes féministes pour être conseillée, telles que l'association "Les Effrontées". Fatima Benomar, porte-parole de l'association, explique qu'elles ont "réfléchi ensemble et l'idée de créer ce site est venue".
Les témoignages sur le site seront aussi diffusés sur une page Facebook "NousToutesHarcèlement", assortis du hashtag "TaGueule". Des initiatives similaires existent déjà, mais peu importe, pour Marie Laguerre: "Je pense important d'apporter une nouvelle pierre à l'édifice".
La jeune femme a porté plainte dès le lendemain de son agression et une enquête a été ouverte lundi par le parquet de Paris.