La France et l'Allemagne vont accueillir 21.000 migrants

Des migrants à la gare de Milan, en Italie, le 11 juin 2015. - Olivier Morin - AFP
Au total, 21.000 migrants seront répartis entre l'Allemagne et la France. Alors que l'Union européenne peine encore à s'entendre sur la répartition de 60.000 réfugiés ou demandeurs d'asile pour soulager l'Italie et la Grèce, soumises à une forte pression migratoire, l'Allemagne et la France ont annoncé, jeudi à Luxembourg, prendre leur part de l'effort demandé.
9.100 migrants accueillis en France en deux ans
Quelque 9.100 personnes seront ainsi accueillies dans les deux ans à venir en France et 12.100 en Allemagne, soit un tiers environ du total, ce qui correspond à ce que souhaitait Bruxelles. Il s'agit principalement de réfugiés syriens et érythréens. Les ministres de l'Intérieur français et allemand, Bernard Cazeneuve et Thomas de Maizière, ont annoncé ces chiffres à l'issue d'une réunion avec leurs homologues européens à Luxembourg.
Bernard Cazeneuve a insisté sur le "devoir" qu'ont la France et l'Allemagne d'offrir "un accueil digne à ceux qui relèvent du statut de réfugié". Paris et Berlin, selon lui, ont néanmoins posé des conditions sans lesquelles "ce que nous faisons en matière de solidarité n'aura pas de soutenabilité". Il faut un fonctionnement efficace des "hot spots" - ces zones d'attente où sera effectuée la sélection entre futurs réfugiés et migrants économiques.
40.000 migrants restent à répartir
Aucun accord global n'a toutefois été conclu, la présidence luxembourgeoise de l'UE tout juste en fonctions - qui a fait du dossier sa "première priorité" - promettant qu'il serait scellé lors d'une nouvelle réunion de ces ministres, le 20 juillet à Bruxelles.
Il s'agit de répartir 40.000 demandeurs d'asile débarqués ces dernières semaines sur les côtes grecques et italiennes, afin de soulager ces deux pays. Mais l'objectif est également d'accueillir dans l'UE 20.000 réfugiés, enregistrés par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) et actuellement hébergés dans les pays limitrophes de la Syrie, principalement la Turquie.
L'Espagne et l'Autriche ont voulu différer l'annonce de leur contribution, selon deux sources européennes. "La Hongrie a dit 'zéro'", a ajouté l'une d'elles, alors que les Polonais et les Tchèques ont joué le jeu. "Il y a quelques pays qui ont des difficultés avec le concept, ils craignent un effet d'appel d'air", a expliqué Thomas de Maizière, tout en se disant confiant sur la conclusion d'un accord ce mois-ci.
Crise humanitaire
En marge de ce débat européen, le HCR est venu tirer la sonnette d'alarme sur le poids que représente pour les voisins de la Syrie la gestion de quatre millions de réfugiés ayant fui la guerre, le chiffre désormais dépassé jeudi. "C'est un vrai sujet d'inquiétude" et l'Europe doit apporter "une réponse robuste", "plus efficace", à cette crise humanitaire, a déclaré le haut commissaire Antonio Guterres, citant l'Allemagne en modèle pour le traitement des demandes d'asile.
Selon le HCR, 78.000 migrants sont arrivés en Grèce depuis le début de l'année, dont 10.000 ces deux dernières semaines, ce qui fait de ce pays aux caisses vides la première destination désormais devant l'Italie (environ 70.000).