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Société

La France accueillera "environ 20 migrants" du navire Open Arms arrivé en Espagne

Le bateau de sauvetage de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms à son arrivée à Algesiras.

Le bateau de sauvetage de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms à son arrivée à Algesiras. - Jorge Guerrero - AFP

87 migrants, originaires du Darfour, ont débarqué ce jeudi matin au port d'Algesiras, en Andalousie. Ils ont été secourus la semaine dernière après avoir passé plus de deux jours, sans eau, dans un canot pneumatique.

L'Elysée annonce ce jeudi midi que la France allait accueillir "environ 20 migrants" du navire de l'ONG Proactiva Open Arms qui a accosté en Espagne dans la matinée. Au total, 87 migrants se trouvaient à bord du bateau après avoir été sauvés en mer, il y a une semaine, dans les eaux internationales face à la Libye.

"Dans un esprit de solidarité européenne" et "compte tenu de la situation que connaît l'Espagne, confrontée à une arrivée importante de migrants", la France a décidé d'accueillir une partie des passagers, comme pour ceux débarqués récemment à Valence (Aquarius), Malte (Lifeline) et Pozzallo en Sicile, explique l'Elysée.

Le 2 août, ces 87 personnes, 75 hommes adultes et 12 mineurs, ont été secourus après avoir passé une cinquantaine d'heures sans eau sur un canot pneumatique. L'ONG espagnole Proactiva Open Arms avait alors pris la route vers les côtes italienne, avant que Rome refuse que les migrants, des Soudanais ayant échappé à "l'enfer du Darfour", ne débarquent. 

L'Espagne, première route d'entrée

Le navire avait alors pris la route d'Algesiras, situé au sud de l'Espagne. Les autorités espagnoles avaient souhaité que cette nouvelle arrivée d'un bateau chargé de migrants, sept semaines après l'accueil très médiatisé de L'Aquarius, se fasse discrètement, sans dispositif exceptionnel d'accueil. N'ayant pu accéder au port, les médias se tenaient à bonne distance du quai, cantonnés derrière des grilles.

L'Espagne a tout récemment ouvert en hâte un nouveau centre d'accueil à Algesiras, alors que des centaines de migrants approchent chaque semaine des côtes d'Andalousie à bord d'embarcations de fortune. L'Espagne est devenue cette année la première porte d'entrée en Europe de migrants clandestins qui risquent leur vie en partant du Maghreb à bord de fragiles canots. Près de 24.000 sont arrivés par la mer en Espagne depuis janvier, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).

En offrant un port sûr à ce bateau, l'Espagne prend de nouveau le contre-pied de l'Italie, qui refuse cet été d'accueillir les navires des organisations non gouvernementales sillonnant la Méditerranée pour porter secours aux migrants en péril. Cependant, le nouveau gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a voulu, cette fois, que ces migrants accueillis à San Roque soient traités par l'administration exactement comme les autres arrivant chaque jour clandestinement en Espagne. La préfecture d'Andalousie a assuré qu'il n'y aurait aucun traitement de faveur pour eux.

J.C. avec AFP