La femme refusée d'un bus maintient sa version: "j'ai subi un préjudice et on m'accuse de mentir"

Elise Bencheikh maintient sa version. Le 30 avril dernier vers 23 heures, la jeune femme et une amie attendent le bus dans le 19e arrondissement de Paris. Lorsqu'il arrive, le chauffeur ralentit, s'arrête mais refuse de laisser monter les deux femmes.
"Les portes ne se sont pas ouvertes, le bus est reparti. Il y avait un feu rouge quelques mètres plus loin donc on a décidé de rattraper le bus. On toque à la porte, il nous regarde et il nous dit: 'tu jetteras ta clope et tu n'as qu'à te rhabiller'", assure-t-elle.
Cette version est pourtant démentie par le chauffeur de bus. D'après son avocat, il n'aurait "aucunement évoqué l'accoutrement des deux jeunes femmes".
Refusées parce qu'elles fumaient?
Selon ses dires, l'agent aurait refusé l'accès aux deux piétonnes parce qu'elles fumaient et au feu rouge, les conditions de sécurité n'étaient pas réunies pour les laisser monter à bord. Impossible rétorque Elise Bencheikh.
"Il n'y avait aucune circulation et j'étais face à lui, je toquais à la porte. Il m'a parlé, je l'ai entendu distinctement. Qu'un chauffeur décide de qui ou pas rentre dans son bus selon comment on est habillé, c'est choquant", déplore-t-elle.
Elise Bencheikh a décidé de ne pas porter plainte. La jeune femme est en revanche mise en cause par le chauffeur. Il a déposé plainte pour "discrimination sur le fondement de l'appartenance, vraie ou supposée, à une religion déterminée" ainsi que pour "dénonciation calomnieuse" et pour faux et usage de faux".
"J'ai subi un préjudice et en plus on m'accuse de mentir. Après, avec du recul je me dis que ça peut permettre une enquête", ajoute-t-elle.
En plus de l'enquête de police, la RATP a également lancé une enquête interne et une procédure disciplinaire.