L'Académie de médecine lance une enquête sur la GPA

L’enquête s’inscrit dans le cadre "d’un groupe de réflexion sur l’ouverture éventuelle de la PMA et de la GPA à des indications non médicales". - -
Après le mariage homo, la gestation pour autrui? Peut-être. L’Académie de médecine se penche sur la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui. Selon Le Figaro, l’institution française a envoyé un questionnaire aux gynécologues et obstétriciens portant sur leur expérience et leur opinion de la GPA et de la PMA pour les couples de même sexe.
Accompagnée d’une lettre, l’enquête, menée de manière confidentielle pour le compte de l’Académie de médecine avec l’aide du Collège national des gynécologues obstétriciens français, s’inscrit dans le cadre "d’un groupe de réflexion sur l’ouverture éventuelle de la PMA et de la GPA à des indications non médicales".
Les médecins offusqués
Selon la lettre signée par les professeurs Pierre Jouannet et Roger Henrion, spécialistes de la PMA, les possibilités d’ouvrir l’accès de cette pratique aux couples homosexuels a été de nombreuses fois évoquée lors des débats sur la loi Taubira. "Ces possibilités seront peut-être prévues dans de prochains projets de loi", écrivent-ils.
Pour sa part, le questionnaire s’intéresse au nombre de couples de même sexe qui sont venus consulter dans l’optique de devenir parents en 2011 et 2012 et le type de demande (PMA ou GPA). Le questionnaire se termine sur l’opinion du médecin quant à l’ouverture de cette pratique aux homosexuels. "Pensez-vous que la PMA devrait être accessible aux couples homosexuels en France? Si oui, devrait-elle être prise en charge par les caisses d’assurance-maladie?"
Tandis que certains médecins s’offusquent d’un questionnaire qui demande à des confrères d’avouer exercer des pratiques médicales contraires à la loi, le Professeur Jouannet souligne la légitimité de connaître le nombre de couples français de même sexe qui ont consulté pour cette question et se défend de chercher la polémique. De son côté, le ministère de la Santé indique ne pas avoir été associé à l’initiative.
Des sénateurs PS veulent relancer le débat
Pour les militants LGBT, la prochaine étape après l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, la prochaine étape est l'autorisation de la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA (Gestation pour autrui).
Dans un texte déposé le 19 juillet, les sénateurs PS Jean-Pierre Godefroy, Roland Coutreau, Bernard Cazeau et Daniel Raoul proposent d'ouvrir "l'assistance médicale à la procréation à tous les couples infertiles, qu'il s'agisse d'une infertilité médicale ou sociale", c'est à dire y compris pour les homosexuels. Une proposition vivement critiquée par l'UMP. Pour Camille Bedin, secrétaire générale adjointe de l'UMP citée par Le Nouvel Obs, "cette suite inévitable déclenchée par le mariage pour tous est irresponsable".