IVG: pour Touraine, le projet de loi espagnol "renvoie à l'âge de pierre"

La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a été très critique mardi vis-à-vis du projet de loi espagnol sur l'IVG (photo d'illustration). - -
Pour Marisol Touraine, le projet de loi du gouvernement espagnol visant à limiter l'IVG "renverrait les femmes à l'âge de pierre". Pour la ministre des Affaires sociales, qui s'exprimait ce mardi lors de ses voeux à la presse, ce texte "constituerait une régression sans précédent s'il devait être adopté".
Elle reprend ainsi les mots de sa consoeur Najat Vallaud-Belkacem, ministre déléguée aux Droits des femmes, qui mettait en garde lundi contre des "tentations de régression" en matière d'avortement.
Adopté il y a un mois par le gouvernement conservateur espagnol, le projet de loi restreint drastiquement les conditions d'accès à l'IVG en Espagne: la grossesse doit mettre en danger la femme, ou être la conséquence d'une agression sexuelle.
"Préoccupée" par un amendement UMP
Marisol Touraine a appelé à "se mobiliser pour faire en sorte que ce projet ne soit pas adopté". Celui-ci devrait arriver au parlement espagnol dans environ deux mois.
Elle a également exprimé sa "préoccupation" face à la réémergence de la question en France: un amendement de députés UMP au projet de loi égalité hommes-femmes, actuellement en débat à l'assemblée, propose en effet la suppression du remboursement de l'IVG en France.
"Face à ces positions d'un autre temps, la gauche a une responsabilité qu'elle assume: ne jamais céder sur le terrain des droits", a-t-elle déclaré. "Je souhaiterais que l'opposition se positionne à la fois sur la régression en Espagne et que le président de l'UMP (Jean-François Copé) dise clairement si l'amendement présenté par des députés UMP engage son parti", a-t-elle déclaré.