BFMTV
Société

Incendie de Notre-Dame: quelle était la signification de la flèche de la cathédrale? 

La flèche de Notre-Dame en feu, au moment de son effondrement

La flèche de Notre-Dame en feu, au moment de son effondrement - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Trois reliques étaient conservées dans le coq, installé au sommet de la flèche, à 93 mètres du sol.

Il était presque 20 heures, soit une heure après le début de l'incendie qui s'est déclaré lundi à Notre-Dame, lorsque la flèche de la cathédrale, abîmée par les flammes, a chuté sous les cris apeurés des centaines de Parisiens amassés sur les quais de Seine. Point culminant du monument - elle a été mesurée à 93 mètres de hauteur - cette flèche avait, en plus d'une qualité esthétique, une signification religieuse forte.

Flèche plus récente

Comme le signale le site officiel de Notre-Dame, une première flèche avait été érigée vers 1250, peu après la construction de la cathédrale. Mais, peu stable et risquant de s'effondrer, elle avait été démontée entre 1786 et 1792. Ce n'est que quelques années plus tard, au moment des travaux de restauration de Viollet-le-Duc, que l'installation de la seconde flèche est décidée. 

Pour sa construction, 500 tonnes de bois et 250 tonnes de plomb ont été nécessaires. Historiquement, les architectes aimaient à construire les bâtiments religieux de la plus haute taille possible, comme un symbole de communion avec Dieu. Ce principe est ici repris, tout en gardant l'esprit gothique de la cathédrale. 

"Le coq à fondu"

Au sommet de cette flèche était situé un coq dans lequel se trouvaient trois reliques: une parcelle de la Sainte Couronne d’épines, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève. ainsi, la flèche devait former une sorte de "paratonnerre spirituel" qui devait protéger les visiteurs. 

Le coq de la flèche devait être décroché en juin pour rejoindre à son tour les ateliers de la Socra (Restauration et conservation d'oeuvres d'art et monuments historiques).

"Malheureusement le coq a fondu", conclut Patrick Palem, ex-pdg mais toujours conseil de la Socra, l'entreprise de Marsac-sur-l'Isle en Dordogne chargée de restaurer les 12 apôtres et quatre évangélistes de cuivre repoussé vert-de-gris datant du XIXe siècle, qui avaient été hélitreuillés jeudi dernier depuis la flèche qu'ils entouraient.
Hugo Septier